En confiant à Dominique Lagarde les ressources humaines et la communication, Pierre Gadonneix, le président d’EDF, a opéré un vrai renouvellement de génération. Mais, sous ses allures de jeune homme timide, cet X-Ponts de 42 ans, père de trois enfants, a réalisé un parcours éclair dans la maison. À la différence de ses prédécesseurs qui y avaient effectué toute leur carrière, il n’est arrivé à EDF qu’en 2000, au poste de chargé de mission auprès du directeur du centre EDF-GDF services de Bagneux… Avec « neuf ans de nucléaire » à son actif – au sein de l’Autorité de sûreté nucléaire puis du CEA –, il aurait pu faire carrière dans le pôle industrie d’EDF. Mais Dominique Lagarde a préféré se frotter au « management à grande échelle ». S’il reconnaît volontiers qu’il n’a aucune expérience de la fonction RH, il a tout de même dirigé les 900 salariés de l’unité de distribution de Seine-et-Marne et la communication interne d’EDF. « Dominique n’est pas un techno », abonde un dirigeant du groupe, « frappé par sa capacité à ramener tous les dossiers difficiles à hauteur de vue d’un salarié ». Le nouveau DRH s’est retrouvé en première ligne pour dissiper les inquiétudes des agents, confrontés à la première réforme du régime de retraite en 2003, ou encore pour lancer, en 2004, le plan d’actionnariat salarié lié à la transformation de l’entreprise en société anonyme. Son habileté a été remarquée par Pierre Gadonneix qui, dès sa nomination en septembre 2004, l’adoube comme directeur de cabinet avant de lui ouvrir deux ans plus tard les portes du Comex en lui confiant le poste convoité de directeur de la stratégie.
Si Dominique Lagarde a l’intention d’inaugurer ses nouvelles fonctions en écoutant beaucoup , son plan de charge est déjà connu. D’abord bâtir avec ses partenaires syndicaux un nouvel agenda de négociations pour les deux ans à venir afin d’élaborer les mesures d’accompagnement de la réforme des retraites et de mettre en œuvre un nouveau système de rémunération globale. Cinq mois après l’installation de nouvelles instances de représentation du personnel, Maurice Marion, de la Fédération CGT de l’énergie, réclame une « consolidation du dialogue social de proximité ». Alors qu’EDF s’apprête à recruter 10 000 personnes dans les cinq ans à venir, Dominique Lagarde va devoir s’atteler à « attirer et retenir les meilleurs sur la durée » et à construire une politique de mobilité internationale. « Un enjeu lourd », mais moins complexe que la fixation des tarifs de l’électricité, son précédent casse-tête.
Directeur général délégué, responsable des ressources humaines et de la communication d’EDF.
ÂGE
42 ans.
1991
Sous-directeur à l’Autorité de sûreté nucléaire.
2000
Chargé de mission auprès du directeur du centre EDF-GDF services de Bagneux.
