Longtemps annoncée, la réforme de l’assurance chômage entre dans sa phase concrète. Avec, en guise de hors-d’œuvre, un sujet particulièrement sensible : le contrôle des demandeurs d’emploi. Ce mardi 6 mai, jour de la grande conférence tripartite prévue à Bercy, les leaders syndicaux et patronaux devraient trouver sur la table le projet gouvernemental. Concocté par Laurent Wauquiez, secrétaire d’État à l’Emploi, et Christine Lagarde, ministre de l’Économie, ce texte a été l’objet, depuis la mi-avril, d’échanges formels et informels avec les confédérations syndicales et patronales.
Si, dans le détail, toutes les dispositions ne sont pas arrêtées, la philosophie du texte est connue. Il s’agit de mettre la pression sur les demandeurs d’emploi pour les inciter à reprendre plus rapidement un travail. Pendant les premiers mois de recherche, pas de grands bouleversements : les chômeurs seront priés d’accepter tout emploi conforme à leurs qualifications, niveau de salaire, situations familiale et géographique.
Mais, ensuite, plus question de faire la fine bouche. Sauf à perdre une partie de leurs allocations, les demandeurs d’emploi devront accepter des jobs éloignés de leur domicile, et moins payés.
Sans être grand clerc, on peut s’attendre à une forte opposition des organisations syndicales, CGT et Force ouvrière en tête. Celles-ci ont d’autant plus intérêt à montrer les dents que la réforme de l’assurance chômage n’en est qu’à ses débuts. D’ici à la fin de l’année, les partenaires sociaux doivent en effet s’entendre sur la rédaction d’une nouvelle convention Unedic, l’actuelle arrivant à son terme. Le tout dans un contexte social très compliqué, marqué par les bisbilles patronales sur la présidence de l’Unedic et la création conflictuelle de la nouvelle entité qui va naître de la fusion ANPE-Unedic…