Les Américains se préparent à venir massivement en aide au chômeurs.
Cela fait plusieurs mois que les Américains se demandent fébrilement quand la crise se propagera de « Main Street » – la finance – à « Wall Street » – l’économie réelle. Les dernières données officielles du Bureau du travail montrent que la contamination est en cours : en mars, les entreprises ont encore éliminé 80 000 postes nets, portant à 232 000 les suppressions d’emplois depuis début 2008. Cela fait trois mois consécutifs que l’économie détruit des jobs – pas seulement dans les banques, mais aussi dans le BTP et l’industrie. Or, depuis les années 50, le phénomène a toujours annoncé une récession. Les pertes actuelles sont de l’ordre de celles observées dans les tout premiers mois de la crise de 2001. Et les ménages sont encore plus à plaindre aujourd’hui qu’à l’époque : ils subissent non seulement un chômage en hausse (5,1 % de la population active en mars), mais aussi des saisies record de logements pour tous ceux qui ne peuvent plus payer leurs emprunts et une inflation des prix de l’essence et des denrées alimentaires. De quoi faire s’alarmer beaucoup d’élus, dont les deux candidats démocrates à la présidence. Hillary Clinton et Barack Obama jugent que le plan de stimulation de l’économie adopté par le Congrès en février ne suffit plus et réclament une aide directe aux chômeurs, via l’extension de leurs allocations.
D’autres hommes politiques proposent de subventionner plus de food stamps. Vingt-huit millions de ces bons alimentaires profitant aux plus pauvres devraient être distribués cette année. Un record depuis la création du programme dans les années 60.