C’est devenu une figure de résistance syndicale, en Roumanie mais aussi dans toute l’Europe. Ion Iordache, vice-président du Syndicat automobile Dacia (SAD), a remporté la bataille des augmentations de salaire (voir p. 14) contre la direction des usines Renault de Pitesti, à une centaine de kilomètres de Bucarest. Héritier des années communistes, le SAD est l’unique organisation chez Dacia : plus de 80 % des 13 000 salariés de l’usine y adhèrent.
Recruté en 1975 par le constructeur comme technicien au contrôle qualité, Ion Iordache s’est fait le porte-parole des ouvriers. « Il est déterminé et ne manque pas de courage. Tous ont conscience d’être l’enjeu d’une lutte symbolique pour en terminer avec les salaires low cost », assure Christian Pilichowski, de la CGT métallurgie. Beaucoup prêtent des ambitions politiques à celui qui a gravi tous les échelons du SAD, estimant d’ailleurs qu’il bénéficie déjà de soutiens, sans quoi la grève n’aurait pas tenu aussi longtemps : « Le gouvernement roumain laisse faire. Il préfère voir la grogne se cristalliser sur les investisseurs étrangers que sur sa politique », assure un observateur local.
53 ans.
FONCTION
Vice-président du Syndicat automobile Dacia (SAD).