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Le journal des ressources humaines

DCNS veut maintenir à flot son savoir-faire

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.04.2008 | Sarah Delattre

L’héritière de la DGA a lancé un vaste programme d’apprentissage pour former ses futurs ouvriers, techniciens et ingénieurs.

Il fut une époque où les chantiers navals sélectionnaient les bons élèves qui se destinaient à former l’aristocratie ouvrière. Mais les temps ont changé. Après les restructurations des années 90, DCNS (l’ex-Direction des chantiers navals de la Délégation générale pour l’armement), dont le capital a été ouvert en 2003, n’incarne plus l’emploi à vie, et réduit la voilure. En 2008, l’entreprise, détenue à 75 % par l’État et à 25 % par Thales, va supprimer 300 postes administratifs. A contrario, le constructeur de navires armés et de sous-marins continue d’embaucher environ 150 personnes par an en production, dont un tiers d’ouvriers. Seulement, les métiers de chaudronnier, de soudeur ou d’électricien n’ont plus la cote. Et les départs naturels (pour cause de retraite et de préretraite amiante) se traduisent par une perte de savoir-faire vital à la compétitivité de DCNS. Une fuite encore accentuée par le départ des ouvriers d’État (la moitié des effectifs) qui bénéficient d’indemnités de départ volontaire octroyées par le ministère de la Défense.

Pour se maintenir à flot, DCNS a lancé un programme d’apprentissage sur trois ans, en partenariat avec l’ANPE, l’Association jeunesse et entreprises, les missions locales, Marine Mobilité, l’UIMM. L’entreprise va d’abord accueillir 1 000 jeunes en stage découverte de deux ou trois jours pour les sensibiliser à son environnement. Elle espère ensuite séduire et embaucher 300 lycéens, étudiants ou demandeurs d’emploi en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage pour les préparer à des métiers d’ouvrier, de technicien ou d’ingénieur. « Notre démarche s’inscrit dans une logique de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, souligne Jean-Philippe Labat, adjoint au DRH sur le site de Toulon. Nous nous engageons à ce que la moitié d’entre eux trouvent un emploi, au sein du groupe ou dans une autre entreprise, dans les six mois suivant la fin de leur contrat en alternance. » En interne, 300 tuteurs seront chargés de faire le « tuilage » (comprendre l’apprentissage). Pierrick Casali, 33 ans, adjoint au responsable d’exploitation des infrastructures nucléaires à Toulon, veut transmettre le feu sacré. « J’aimerais créer un déclic chez les jeunes, leur enseigner notre expertise. » Formé dès 16 ans à la chaudronnerie au sein de l’ancienne école interne, il se sait détenteur d’un savoir-faire aujourd’hui menacé.

Auteur

  • Sarah Delattre