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Idées

La retraite en déchantant

Idées | Livres | publié le : 01.04.2008 |

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La retraite en déchantant

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Urgence retraites. Petit traité de réanimation, Jacques Bichot. Éditions Seuil. 172 pages, 16,50 euros.

Sous-titré « Petit traité de réanimation », ce pamphlet, dirigé contre tous les irresponsables qui ont laissé croître et empirer le problème du financement des retraites dans notre pays, sonne en fait le tocsin. Son auteur n’a pas de mots assez durs pour dénoncer le mythe dangereux qui s’est développé à l’abri du système de retraite par répartition, selon lequel il suffirait d’avoir cotisé le temps fixé par la loi pour être assuré d’une pension « à taux plein » le moment venu, représentant un solide pourcentage de sa rémunération antérieure. Cela sera de moins en moins vrai, à cause du comportement des générations qui se succèdent aux commandes de l’économie depuis les années 70. Il est vrai que la multiplication des organismes et des régimes a fait qu’il n’y a jamais eu de « pilote dans l’avion » des retraites.

Moyennant quoi, le fardeau de l’assurance vieillesse a continué de s’alourdir. Sur ce point, l’expert nous ôte toute illusion : « réformer signifie aujourd’hui diminuer la générosité des régimes ou de certains régimes ». Mais on peut le faire intelligemment, comme l’a prouvé l’exemple de la Suède. S’il a fallu quatorze ans pour aboutir, les Suédois ont pu se le permettre car ils s’étaient attaqués au problème en temps et en heure. Jacques Bichot stigmatise la « fadaise » de la durée d’assurance, « concept désuet et injuste ». Pour lui, « le système de retraite français actuel est mauvais parce que ses adhérents n’ont pas un intérêt individuel évident à se comporter de la façon qui assurerait son équilibre financier ».

L’ouvrage préconise l’adoption de la formule des points en substitution à celle des années de cotisation, à l’instar de ce qui se fait déjà dans les régimes complémentaires. Quitte à soumettre le choix aux Français par référendum.