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Le journal des ressources humaines

À Dreux, les jeunes sont formés au savoir-être…

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.03.2008 | Sarah Delattre

On ne se parle évidemment pas entre gosses comme on parle à son boss. Pour inculquer aux jeunes les codes inhérents au travail et gonfler leur estime de soi, la mission locale de Dreux expérimente depuis 2005 avec une cinquantaine d’entreprises un stage baptisé « comportement et intégration professionnelle ». En quatre jours, les 18-25 ans apprennent non seulement à se tenir en société (être assidu, arriver à l’heure, adapter sa gestuelle et son vocabulaire), mais aussi les droits et les devoirs des salariés, les différents types de contrats existants. Ils peaufinent leur CV, leur projet professionnel et s’exercent aux entretiens avec des employeurs potentiels. « Les entreprises ne recherchent pas seulement un diplôme et des compétences mais aussi un savoir-être », juge Isabelle Stankiewiez-Lahr, chargée des relations avec les entreprises. Or la mission locale, qui accompagne environ 3 500 jeunes, constate une méconnaissance des règles du jeu. « Ils ont parfois une idée préconçue de l’entreprise ou en ignorent le fonctionnement. Plusieurs ont rencontré des difficultés et ont perdu toute confiance en eux. »

En témoigne Vanessa Tessier, 23 ans, titulaire d’un BTS d’assistante de direction. Elle sort d’une expérience malheureuse avec le responsable d’une agence matrimoniale qui l’a embauchée comme secrétaire commerciale, ne l’a pas payée pendant trois mois et l’a congédiée sans explication. « Après, j’étais paniquée à l’idée de faire quoi que ce soit, raconte la jeune femme. Le stage m’a aidée à reprendre confiance et à m’exprimer devant un groupe. » Elle y a rencontré Jonathan Torset, délégué commercial chez Partnaire, agence intérimaire à Rambouillet, qui lui a proposé un CDD dans un centre d’appels. « Ces entretiens nous permettent de détecter de nouveaux candidats et d’évaluer leur motivation », analyse-t-il. Depuis 2006, 366 jeunes ont bénéficié de cet accompagnement, 80 % ont décroché un emploi ou une formation, d’après la mission locale. « Le dispositif devrait normalement être intégré au plan banlieue de Fadela Amara », se félicite Isabelle Stankiewiez-Lahr.

Auteur

  • Sarah Delattre