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Idées

Le nouveau siècle de l’État providence

Idées | Livres | publié le : 01.03.2008 | H. G.

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Le nouveau siècle de l’État providence

Crédit photo H. G.

Trois Leçons sur l’État providence, Gosta Esping-Andersen, avec Bruno Palier. Éditions Seuil, collection « La République des idées ». 144 pages, 11,50 euros.

Quel État providence pour les sociétés vieillissantes ? Le sociologue danois Gosta Esping-Andersen tente de répondre à ce défi majeur posés aux politiques sociales en proposant de passer d’à un État providence essentiellement “infirmier” à un État providence “investisseur” ». Connu pour avoir établi la distinction entre trois familles d’État providence – le régime social-démocrate des pays scandinaves, le modèle libéral anglo-saxon, le système conservateur corporatiste d’Europe continentale –, l’auteur propose une approche différente des dépenses sociales : « non pas comme un coût qui entraverait la croissance économique, mais comme un investissement qui accompagne et soutient la transition vers l’économie de la connaissance ».

Premier sujet de réflexion : le bouleversement du rôle des femmes dans la société. L’irrésistible progression du taux d’emploi féminin constitue une révolution dont nous n’avons pas pris la mesure. La famille s’en est trouvée fragilisée, ce qui pose des problèmes à la protection sociale. Par ailleurs, la disparition partielle de la femme au foyer oblige les familles à externaliser leurs besoins de services. C’est une mutation fondamentale pour un État providence très largement construit sur le « familialisme ». Pour l’auteur, il est impératif de trouver de nouvelles formes de soutien à la famille.

Deuxième voie à explorer : la recherche d’une plus grande égalité des chances au stade de l’enfance. En raison de la démographie défavorable de nos vieilles nations, il n’y a pas de meilleur investissement que d’enrichir le potentiel de productivité de la jeunesse. En outre, c’est un moyen de répondre à l’augmentation rapide des besoins de qualification liés à l’économie de la connaissance. Ce qui amène le sociologue à plaider pour une politique vigoureuse d’aide à la prise en charge des jeunes enfants.

Le troisième chantier est celui de la vieillesse. Face à la montée de cette charge, qu’il estime à 10 % du PIB, il s’en remet à la règle de Musgrave. Celle-ci stipule que le financement des coûts additionnels liés au vieillissement doit être réparti de façon à maintenir constant le rapport entre le revenu par tête des actifs et celui des retraités. Au nom de la justice sociale, il recommande enfin l’instauration d’un minimum retraite garanti financé par l’impôt, en compensation d’une « privatisation » accrue des systèmes de retraite.

Auteur

  • H. G.