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Un placement pour le long terme

Dossier | publié le : 01.02.2000 | E. B.

Cette forme de rémunération différée devient un moyen pour le salarié de se constituer un petit (voire un gros) pécule en vue de la retraite.

Les salariés de TF1 ont de la chance. Du moins 77 % d'entre eux qui ont eu la bonne idée de verser une partie de leur salaire dans TF1 Avenir, le plan d'épargne créé en septembre 1992 par la chaîne. Abondées à 100 %, dans la limite du plafond légal de 22 500 francs annuels, les sommes versées ont été exclusivement investies en titres TF1 par l'intermédiaire du FCP TF1 Actions. En huit ans, la hausse des actions de la chaîne dépasse les 700 %. Mieux que le Loto. « Le plan d'épargne d'entreprise (PEE) est une façon d'aider les salariés à se constituer un patrimoine susceptible de leur être utile lors de leur départ à la retraite, indique Emmanuel Grados, directeur du personnel et des relations sociales. Cette rémunération différée est également intéressante pour l'entreprise car elle subit une fiscalité allégée. Nous pouvons octroyer une rémunération supplémentaire à nos salariés pour un coût global réduit. » Un calcul fait par un nombre toujours plus important d'entreprises, comme l'indique le sénateur Jean Chérioux dans son rapport sur l'actionnariat salarié de juin 1999 : « Alors qu'il n'existait que 750 PEE en 1979, il y en avait 5 745 en 1993 et 8 702 en 1997. Plus de 2,8 millions de salariés travaillent désormais dans des entreprises ayant mis en place des PEE. Les sommes versées sur les PEE ont plus que doublé entre 1993 et 1997. »

De multiples possibilités d'utilisation

Créé en 1967, la même année que la participation, le PEE est défini de manière sommaire par le Code du travail comme « tout système ouvrant aux salariés de l'entreprise la faculté de participer, avec l'aide de celle-ci, à la constitution d'un portefeuille de valeurs mobilières ». À TF1, qui ne possède pas de système d'intéressement, l'argent provient uniquement de versements volontaires effectués par les salariés. Abondé, l'argent est placé exclusivement en titres de l'entreprise. Cadeau destiné à inciter les salariés à devenir actionnaires de l'entreprise, l'abondement ne coûte pas cher à TF1, car il est déductible du bénéfice imposable et exonéré des impôts, taxes et versements assimilés sur les rémunérations.

Ailleurs, comme à la Société générale, les versements volontaires des salariés sont complétés par les sommes issues de l'intéressement et de la participation. « Les primes sont versées en mars ou en avril, explique-t-on à la direction de la communication de la banque. Dans la foulée, nous organisons une augmentation de capital réservée aux salariés qui souhaitent placer cette épargne dans leur PEE. » À la différence des salariés de TF1, les employés de la Société générale ne sont cependant pas obligés d'investir dans des actions de leur entreprise. Leur PEE se partage entre quatre FCPE diversifiés. Un seul est uniquement composé de titres de l'entreprise. Les autres se répartissent entre Sicav monétaires, obligations et actions diversifiées. Logique avec sa volonté de constituer un noyau d'actionnaires stables, la direction de la banque abonde uniquement les placements effectués en titres de l'entreprise.

« Trop souvent, la mise en place d'un PEE relève de la seule initiative de l'employeur, explique Jean-François Trogrlic, secrétaire national de la CFDT. Alors que le fonctionnement du PEE et des différents FCPE qui le constituent pourrait être discuté avec les représentants du personnel et faire l'objet d'un accord d'entreprise. » Pourtant les salariés plébiscitent le système. 40 % des encours des FCPE seraient aujourd'hui déblocables. La preuve tangible que leurs détenteurs considèrent les plans d'épargne d'entreprise comme un placement intéressant à long terme. Même en l'absence de fonds de pension, les salariés français semblent prendre goût aux mécanismes d'épargne d'entreprise.

Auteur

  • E. B.