Avec les photos de Gilles Caron, Bruno Barbey et Jean Dieuzaide, la base sous-marine de Bordeaux nous propose un parcours chronologique des événements de Mai 1968. Et donne le coup d’envoi de la déferlante de livres, documents télé et audio, attendue pour le quarantième anniversaire.
Vous reconnaissez ce dos aux muscles tendus par l’effort d’avoir propulsé, si loin, dans la brume des gaz lacrymogènes, au pied des CRS, un pavé parisien ? Ce portrait d’un soixante-huitard anonyme en pleine action, saisi par Gilles Caron, participe de la mémoire collective sur les événements de Mai 1968. Au même titre que le regard espiègle lancé par « Dany le Rouge » (Cohn-Bendit étudiant) à un CRS casqué, épinglé par le même photojournaliste. Comme les clichés de Bruno Barbey sur les barricades place de la Bastille, à la Sorbonne ou au théâtre de l’Odéon. Ou ceux de Jean Dieuzaide, seul photographe autorisé à l’époque dans les facultés toulousaines…
Près de 140 de leurs photographies en noir et blanc (dont une bonne part d’inédits) sont visibles à la base sous-marine de Bordeaux, qui nous propose de revivre les moments, les lieux, les événements, à travers un parcours chronologique. L’établissement culturel de Bordeaux est le premier à dégainer, à l’approche du 40e anniversaire.
Force mythique des événements ou volonté d’en découdre après les déclarations anti-68 de candidats à la présidence de la République ? Toujours est-il que la déferlante d’expositions, de livres, de documentaires télé et d’émissions radio débute dès février. À noter, parmi les documents exhumés : des enregistrements des journaux de Paris Inter et une conférence de presse de Daniel Cohn-Bendit et Jean-Paul Sartre aux étudiants de Vincennes, que l’INA et Radio France feront paraître en CD.
Mai 68 au jour le jour, à la base sous-marine de Bordeaux.
Entrée gratuite. Jusqu’au 2 mars.
