Comment recruter 1 500 conducteurs de bus par an tout en favorisant l’embauche de salariés non qualifiés reflétant parfaitement la population que la RATP transporte ? L’équation n’est pas simple pour l’entreprise dès lors qu’elle veut maintenir une sélection rigoureuse dans le recrutement. « Notre processus comporte différents tests, de psychomotricité, d’aptitudes médicales ou d’instruction générale. Or les personnes éloignées de l’emploi, sans qualification, ont très peu de chances de passer le cap de certains tests, parce qu’ils n’y sont pas préparés, ne possèdent pas les codes sociaux et manquent de maturité pour travailler en entreprise », souligne Christophe Louis, responsable du développement social.

Pour dépasser ces obstacles, la RATP et l’Afpa du Val-de-Marne ont imaginé une passerelle de préqualification afin de préparer ces candidats au recrutement. Dix-huit stagiaires (âge moyen : 27 ans) issus de la banlieue sud de Paris ont été présélectionnés. « Concrètement, il s’agit d’une formation de deux mois, explique Viviane Michaud, chef de projet des actions d’insertion de l’Afpa. Nous travaillons sur la remise à niveau en français et en mathématiques de ces jeunes. Nous insistons aussi beaucoup sur les savoir-être, comme la ponctualité, la présentation. » Chaque semaine, les stagiaires sont mis en situation de recrutement. Tout au long de la formation, les candidats sont également sensibilisés aux risques de la démotivation. « Ces jeunes, emballés les premiers jours de formation, lâchent vite prise. Or l’Afpa peut ne pas soutenir leur candidature s’ils n’ont pas fait preuve d’assiduité », indique Viviane Michaud. Une expérimentation que la RATP prévoit d’évaluer en 2008, pour ensuite l’étendre à d’autres départements franciliens.