Passant en revue les mesures destinées à appliquer le slogan : « travailler plus pour gagner plus », Gérard Vachet reproche à la loi Tepa de recourir aux exonérations de cotisations sociales « alors que notre système de protection sociale est sinon en faillite, du moins mal-en-point ». Jean-Emmanuel Ray s’attaque à la réforme phare du service minimum. Selon lui, la loi « reste éloignée d’un véritable service minimum et ne garantit aucune véritable continuité ». Enfin, Jean Gadrey pointe les « ambiguïtés » du revenu de solidarité active cher à Martin Hirsch, craignant que ce dispositif favorise à moyen terme l’expansion du phénomène de « mauvais emplois ».
Parfois confondue avec les délocalisations, l’externalisation est « un sujet stratégique et brûlant », soulignent Jérôme Barthélemy et Carole Donada en ouverture du dossier qui lui est consacré. Plusieurs contributions tentent de reconstituer le processus qui conduit à prendre ce type de décision, de livrer des pistes sur la délicate mise en application du concept et de mieux appréhender le lien entre délocalisation et externalisation.
La revue des Mines s’attaque au phénomène du licenciement pour motif personnel, qu’elle qualifie de « boîte noire ». Aujourd’hui, en France, observent les auteurs, les licenciements pour motif personnel sont trois fois plus nombreux que les licenciements économiques.
Et touchent tout particulièrement les seniors, les femmes et certains cadres jugés hors norme. Finalement, les auteurs laissent poindre leur hostilité à la « banalisation » de ces séparations « à l’amiable ».
La revue aborde un sujet encore d’actualité en 2008 : celui de l’autonomie des universités, en saluant « la réhabilitation inattendue de l’université ». Professeur à Paris X, Guy Burgel ne cache pas malgré tout son scepticisme à l’égard d’une réforme qui ne remédie en rien aux maux chroniques de l’université : l’insuffisance de l’engagement budgétaire public, l’échec dans les premiers cycles et le « désenchantement » de nombreux universitaires.
La nouvelle crise que traverse le capitalisme financier inspire plusieurs contributions. Jean-Hervé Lorenzi estime que la globalisation financière est inéluctable, mais suggère de défendre le modèle du capitalisme européen, corrigé par un système de redistribution efficace. Secrétaire général de la Fédération de la métallurgie, Dominique Gillier prône un rééquilibrage des pouvoirs entre actionnaires et cadres dirigeants.
Consultant chez Syndex, Patrick Roturier estime que la souffrance au travail est l’image renversée de la financiarisation, avec ses corollaires : gestion par projets, flexibilité à outrance et envahissement du temps de travail sur le temps hors travail.
