Plutôt que de perdre, le 1^er juillet 2008, les exonérations fiscales sur leur ancienne mutuelle facultative, les partenaires sociaux de Michelin ont pris les devants en rendant leur régime complémentaire santé obligatoire. Fruit de l’accord conclu en juillet entre la direction, le conseil d’administration de la mutuelle et tous les syndicats sauf la CGT, cette nouvelle couverture sera donc étendue, au 1^er janvier 2008, aux quelque 25 000 salariés français du groupe et des filiales, soit une hausse des assurés de 30 %. « Mais, à l’exception de quelques jeunes célibataires, très peu de salariés y perdent, grâce à l’effet bénéfique des abattements fiscaux », souligne Pascal Auxerre, délégué CFE-CGC. Principale nouveauté du régime, l’instauration d’une cotisation de 2,19 %, proportionnelle au salaire limité à deux fois le plafond de la Sécurité sociale. « 40 % de cette cotisation est prise en charge par l’entreprise, contre 32 % précédemment », observe Alain Chabanon, administrateur CFDT de la mutuelle, en se félicitant de l’amélioration des prestations, en orthodontie et en ophtalmologie, avec le remboursement de l’opération de la myopie.

Pour ses retraités, Michelin a accepté de maintenir une contribution, désormais indexée sur la valeur du point Arrco, de 100 euros par mois à leur régime facultatif. En contrepartie, « les comptes de chacun des deux régimes doivent être équilibrés indépendamment l’un de l’autre », prévient Frantz Bléhaut, le directeur du personnel de Michelin. Le régime des retraités n’a toutefois pas fini d’évoluer puisque les partenaires sociaux sont convenus de reparler de son financement « probablement dès 2008 », précise ce dernier. Avec le risque de voir cette fois l’entreprise être tentée de limiter ce passif social…