Dernière ligne droite pour les négociations sur la modernisation du marché du travail. À raison d’une séance de négociation hebdomadaire depuis le 7 septembre, les partenaires sociaux ont déjà bien avancé sur le sujet. Cathy Kopp, désignée chef de file de la délégation patronale après l’éviction de Denis Gautier-Sauvagnac, présentait dès la mi-novembre un avant-projet d’accord. Puis un deuxième la semaine suivante. Côté patronal, la modernisation attendue passe nécessairement par une rupture du contrat de travail à l’amiable, une période d’essai allongée et une « portabilité », et non pas une « transférabilité », de certains droits du salarié, comme la formation, la santé ou encore la prévoyance. Si FO et la CFDT se sont déclarées plutôt satisfaites de la tournure de cette négociation, l’idée d’instaurer une rupture par consentement mutuel ne passe pas. Une hostilité également partagée par la CGT et sa chef de file Maryse Dumas. Sur ce sujet, les organisations syndicales ont pour elles la récente décision de l’Organisation internationale du travail qui invalide le CNE et réaffirme le principe d’une motivation au licenciement. Du côté de FO, les négociations coincent aussi sur la transférabilité des droits. Pour Stéphane Lardy, secrétaire confédéral de FO, « le Medef est encore loin du compte ». Si les partenaires sociaux sont assez confiants quant à l’issue de cette négociation, ils savent aussi qu’ils jouent gros. « Notre crédibilité est en jeu, note l’un d’entre eux. Avec l’affaire de l’UIMM, nous sommes tous fragilisés collectivement. » Sommés d’aboutir au 31 décembre par Nicolas Sarkozy, les partenaires sociaux devraient néanmoins obtenir un délai supplémentaire si un accord n’est pas totalement bouclé d’ici à la fin de l’année. Un délai qui ne devrait, toutefois, pas dépasser le mois de janvier 2008.