Pour remplacer Denis Gautier-Sauvagnac à la tête des délégations du Medef, ils s’y sont mis à deux ! Le départ du négociateur en chef de l’organisation patronale a, en effet, libéré deux sièges. Pour la négociation sur la modernisation du marché du travail, tout d’abord, l’ex-président de l’UIMM, redevenu « simple » délégué général du syndicat patronal de la métallurgie, a été contraint de passer la main fin octobre à Cathy Kopp, DRH du groupe Accor. À son actif, l’ancienne P-DG d’IBM France, fidèle de Laurence Parisot, a déjà mené avec succès une négociation interprofessionnelle qui s’était conclue à l’automne 2006 par un accord sur la diversité incitant les entreprises à lutter contre les discriminations. À 58 ans, cette femme à poigne affiche une volonté farouche d’aboutir. Mais pas forcément dans le court délai – jusqu’au 31 décembre – imparti aux partenaires sociaux par l’Élysée. Car, cette fois, l’exercice s’avère beaucoup plus ardu : c’est tout bonnement le sort de la flexicurité à la française qui se joue Avenue Bosquet.

L’autre passage de témoin de DGS concerne l’épineux dossier de la pénibilité au travail. Pour cette négociation, où les partenaires sociaux tentent depuis des mois de définir des critères permettant à des salariés usés prématurément par leur travail de partir en retraite anticipée, c’est François-Xavier Clédat, P-DG de Spie Batignolles, qui est devenu chef de file de la délégation patronale. En choisissant un homme du BTP, Laurence Parisot entend donner un signe fort aux syndicats. Cette nomination est néanmoins diversement appréciée dans les rangs syndicaux. Joseph Thouvenel, de la CFTC, note, à son avantage, « une carrière entièrement réalisée en entreprise qui lui permettra peut-être d’être plus en phase avec la réalité que son prédécesseur ». Reste que beaucoup d’autres voient en François-Xavier Clédat un patron du bâtiment atypique et par trop consensuel. En tout cas, ce dernier aura fort à faire en vue de ranimer une négociation pour laquelle il n’a pas fixé de prochaine date de réunion.

Autre échéance pour Laurence Parisot : le remplacement à la tête de l’Unedic de Denis Gautier-Sauvagnac, qui devait succéder en janvier prochain à Annie Thomas, de la CFDT, en vertu de la règle de l’alternance. La patronne des patrons prend son temps. L’enjeu est de taille, il est vrai, puisque c’est le prochain président du régime d’assurance chômage qui négociera la délicate fusion ANPE-Unedic.

58 ans.

1973

Entre chez IBM comme ingénieure technico-commerciale.

2001

P-DG d’IBM France.

2006

Entre au comité exécutif du groupe Accor, dont elle est DRH depuis quatre ans.

61 ans.

À PARTIR DE 1970

Occupe différents postes de direction chez les majors de la construction.

1987

Rejoint le groupe Spie Batignolles.

1992

P-DG de Spie Batignolles.