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Idées

Nous pouvons réussir

Idées | Bloc-Notes | publié le : 01.11.2007 | Michel de Virville

DE L’AMBITION

J’écris ce premier bloc-notes scotché à la porte Maillot, asphyxiée par la grève des transports : une fois de plus, le social s’impose comme un enjeu majeur et sous sa face négative, celle du blocage. Certains seraient tentés de penser qu’une politique des petits pas serait plus efficace que l’impressionnante liste des sujets abordés par le président dans son discours de politique sociale, d’autres y voient une tactique de dépassement des blocages par la saturation de partenaires sociaux… et d’administrations, inégalement préparés. L’essentiel est ailleurs : la France a la chance de voir nombre de ses entreprises se faire une place dans le mouvement de globalisation. Saurons-nous débloquer notre pacte social pour que cette réussite tire la croissance de la France ? Saurons-nous nous redonner la compétitivité fiscale et sociale qui évite que la délocalisation ne vienne disloquer nos filières de production ? Pouvons-nous nous offrir le luxe de manquer le nouveau rendez-vous des retraites, nécessaire pour assurer l’avenir de nos régimes, mais aussi pour redonner aux seniors le goût de l’activité et de l’emploi ?

UNE LOI RÉUSSISSANT MALGRÉ ELLE ?

La loi Tepa démarre avec bien des difficultés : la complexité du dispositif le rend peu lisible aux PME et ajoute une nouvelle couche logicielle à l’opacité des systèmes de paie des grands groupes. Les salariés dont l’horaire est annualisé, les entreprises qui ont fait l’effort d’élaborer une flexibilité négociée sont exclus de la loi. Enfin, l’application aux cadres, avec leurs gestions diverses, pose de sévères problèmes. Et pourtant, les praticiens de terrain semblent percevoir un frémissement. Pour celles des PME où la charge de travail est importante, la perspective de gagner plus débloquerait le travailler plus : la simplicité de l’objectif pourrait-elle triompher de la complexité de la mise en œuvre ?

ENCORE DE L’AMBITION

Qui ne sait que la complexité des procédures de licenciement n’a jamais protégé un salarié menacé de licenciement ? Qui ne constate que, si l’on s’en donne les moyens, on peut permettre à toutes les victimes d’un plan social de retrouver un emploi ? Et pourtant la martingale permettant de casser la « préférence française pour le chômage », de réduire la fracture entre stabilité et précarité ne sera pas simple à trouver. Les employeurs devront définir un équilibre entre les besoins des grandes et des petites entreprises et s’engager sur la transférabilité. Les syndicats devront évaluer à leur juste valeur les sécurités obtenues et, si elles sont suffisantes, accepter de vraies souplesses qui ne sont souvent que l’abandon de protections illusoires. L’État devra créer une dynamique de sécurisation des parcours articulant assurance chômage et réorganisation ANPE-Unedic. Surtout pas de demi-mesures : de vraies sécurités et de vraies souplesses, c’est la vraie mesure de la réussite. Et réussir cette négociation, c’est démontrer que le dialogue social peut traiter mieux que la loi, mais dans un cadre tracé par elle, les enjeux les plus cruciaux de notre pacte social. C’est ouvrir un nouvel équilibre où les signataires représentatifs peuvent débloquer le Code du travail et le rendre plus efficace.

Auteur

  • Michel de Virville