Notre vénérable Société nationale des chemins de fer est de moins en moins protégée de la concurrence. Avec l’ouverture du fret aux opérateurs privés et la libéralisation progressive du transport de voyageurs, la vieille dame doit tout à la fois protéger son expertise, améliorer sa rentabilité et faire évoluer ses procédures de gestion de carrière. Un marché rêvé pour les consultants experts de tout poil, mais une source de dépense non négligeable pour la direction, qui estime sa facture à quelque 100 millions d’euros par an. Ce contexte particulier a présidé, en février dernier, à la création de SNCF Conseil, une filiale du groupe chargée d’offrir des prestations de conseil et d’assistance. « Nous proposerons notre expertise comme un cabinet extérieur, explique Denis Losfelt, le nouveau président. L’idée étant d’être aussi compétents mais moins chers. »

Pour se mettre rapidement à niveau, le projet prévoit de recruter en externe des consultants déjà expérimentés et de s’appuyer dans un premier temps sur l’aide de cabinets déjà prestataires. « Le groupe souhaite conduire la transformation de ses méthodes et de son management de manière plus autonome. Nous possédons un savoir-faire unique en matière d’organisation du cadencement des trains et de coordination des horaires. Développer une offre de conseil en interne permettra d’éviter les fuites », ajoute Denis Losfelt. La filiale pourra également compter sur la mise à disposition d’experts internes pendant trois ans et sur l’apport de managers nouveaux retraités soucieux de garder un pied dans la maison. Pour compléter l’équipe, SNCF Conseil compte également recruter des jeunes diplômés issus d’écoles de commerce ou d’ingénieurs. Reste au président de la nouvelle structure à trouver le moyen de faire cohabiter au mieux ces différentes populations. Et à prouver son efficacité, gage de longévité.