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Idées

L’importance de la méthode

Idées | Bloc-Notes | publié le : 01.10.2007 | Rose-Marie Van Lerberghe

NON-REMPLACEMENT DES DÉPARTS DE FONCTIONNAIRES

On parle beaucoup en cette rentrée de l’annonce du gouvernement de ne pas remplacer tous les fonctionnaires partant à la retraite. Certains trouvent la mesure insuffisante, d’autres crient à la remise en cause du service public. En réalité, c’est annoncer le plan social avant d’avoir défini le projet de réorganisation des administrations et services publics. Rien ne garantit que les départs aient lieu dans les services où les gains de productivité sont non seulement possibles, mais souhaitables.

La longue tradition de construction budgétaire avec les services votés et les mesures nouvelles qui conduisait à une rente de situation pour l’existant et une grande difficulté à financer les nouveaux besoins a été remplacée par la logique très vertueuse de la Lolf. Mais, à supposer que cette logique arrive à dépasser le poids des habitudes et les réflexes des budgétaires, elle est récente et n’a donc pu corriger la redoutable tendance du service public à la française de toujours rajouter sans jamais ou presque rien supprimer.

On voit bien qu’il y a aujourd’hui des administrations plus qu’à l’aise, soit parce que leur « clientèle » a diminué fortement, comme au ministère de l’Agriculture, soit que les progrès de l’informatique ont allégé le travail, comme au ministère des Finances. D’autres, en revanche, font face à des besoins nouveaux ou en forte progression. Il faudrait procéder à une réallocation des moyens en fonction des besoins d’aujourd’hui et non d’hier. Cela suppose une volonté politique extrêmement forte, mais aussi une mesure des résultats ou, à tout le moins, une évaluation du rapport coût/efficacité susceptible de s’imposer face à tous les corporatismes.

Faute d’une telle évaluation, chaque administration – à quelques exceptions près, comme la Justice – se verra donc astreinte de faire un effort proportionnel au nombre de départs. Tout va dépendre de la méthode. Il est essentiel que cela constitue une opportunité pour remettre à plat les process et les organisations. C’est possible mais cela nécessite du savoir-faire managérial et une démarche participative pour obtenir l’adhésion des équipes. Ce qui implique donc de laisser aux responsables des marges de manœuvre pour réorganiser leurs services.

RAPPROCHEMENT ANPE-UNEDIC

Régulièrement évoqué depuis vingt ans, le projet de fusion entre l’ANPE et l’Unedic ressurgit en dépit de l’opposition de certains partenaires sociaux qui y voient une façon pour l’État de faire main basse sur les fonds paritaires. L’objectif est louable : s’occuper vraiment (enfin !) des chômeurs. La question est de savoir si une réforme institutionnelle, quelle que soit son ampleur (fusion complète ou seulement opérationnelle), peut apporter une réponse. Ceux qui ont fait des fusions dans l’industrie savent que, pendant au moins un an, toutes les énergies sont tendues vers la fusion plutôt que vers les missions. L’objectif est de faire travailler les équipes ensemble. Il y faut plus qu’une décision d’état-major. Là encore on voudrait être sûr que les problèmes de management pour obtenir l’adhésion à un projet commun et l’évolution des mesures ne soient pas sous-estimés.

Auteur

  • Rose-Marie Van Lerberghe