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Le journal des ressources humaines

Air France sauve ses emplois face au TGV

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.09.2007 | Olivier Mirguet

Soixante-dix emplois menacés et 40 % de clients évaporés ! Les conséquences de la concurrence du TGV Est, mis en service en juin dernier, aurait pu affecter encore plus durement la ligne aérienne Strasbourg-Paris. Mais Air France s’est doté d’un plan prévisionnel de gestion des emplois, baptisé Cap 2007. Depuis trois ans, la compagnie remplaçait tous les départs naturels des agents d’escale par des commerciaux, chargés habituellement de la vente de billets d’avion à distance. La mobilité vers l’aéroport, avec clause de retour, garantie du salaire et des éléments accessoires de rémunération, a séduit 55 commerciaux, pour la plupart très jeunes, retenus sans sélection mais à grand renfort de communication interne.

Reste que pour parvenir à remplacer les agents d’escale, Air France a dû s’appuyer sur un programme de formation très lourd. « En tournant le dos à la notion de plan social, nous avons fait exploser le compteur de la formation, reconnaît Alain William, responsable des ressources humaines pour la région Est. Huit mille heures ont été consacrées à la sûreté, à la sécurité et aux outils de gestion des passagers à l’escale. Nous ne pouvions pas agir autrement : le surcoût en moyens humains aurait affecté l’économie de la ligne Strasbourg-Paris », estime-t-il. Les commerciaux ont donc remplacé leurs collègues, notamment aux guichets d’enregistrement, par cycles de six mois sur la période de pleine activité entre 2005 et 2007. Le centre d’appels de Strasbourg-Illkirch (150 personnes) a ainsi perdu momentanément un quart de ses effectifs. Les centres de Marseille, Toulouse, Lyon et Paris ont absorbé la charge de la clientèle au téléphone. Six syndicats sur huit (la CGT et SUD étaient contre) avaient validé la proposition dès 2005. « Le risque, c’est la dilution des compétences. De retour à leur poste au centre d’appels, après six mois d’absence, nos agents sont reformés pendant huit jours. »

Auteur

  • Olivier Mirguet