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Enquête

Comment s’y prennent nos voisins

Enquête | publié le : 01.09.2007 | O. T.

La concertation n’est pas toujours un préalable. Les gouvernements de rupture, élus sans peine, passent en force. C’est le cas au Portugal et en Suède. Contre-exemple : l’Italie. Mal élu, Romano Prodi a besoin des partenaires sociaux pour réformer.

Suède

Dialogue social écorné

S’agissant de dialogue social, la Suède jouit d’une image plus qu’avantageuse à l’étranger. Généralement, le gouvernement informe régulièrement les partenaires sociaux de l’état d’avancement des différents dossiers. Mais la règle n’a rien d’absolu et dépend aussi du bon vouloir d’un ministre ou de fonctionnaires. Le constat est donc plus mitigé dans le pays, comme l’a illustré l’adoption à la hussarde de la réforme sur les caisses de chômage à l’automne 2006 par le nouveau gouvernement de centre droit, élu en septembre de la même année. « C’était n’importe quoi. Il n’y a eu aucun dialogue », s’insurge Per Johansson, l’ombudsman de LO, la puissante confédération syndicale suédoise, pour les questions liées aux caisses de chômage. La règle non écrite veut qu’avant toute réforme lourde, le projet soit envoyé aux différents partenaires, qui ont trois mois pour donner leur avis. C’est le système de consultation dit « remis ». « Le gouvernement nous a envoyé le projet de loi et ne nous a laissé qu’une semaine pour remettre notre avis », critique Per Johansson.

À l’époque, la levée de boucliers a été unanime chez les syndicats, qui voyaient d’un très mauvais œil cette réforme instaurant une dégressivité des allocations chômage et une hausse des cotisations versées par les assurés. « Je ne crois pas que les syndicats auraient été moins énervés s’ils avaient eu trois mois, rétorque Fredrik Ostbom, conseiller politique du ministre de l’Emploi. Ils étaient de toute façon opposés à cette réforme. » Pour justifier cette précipitation qui, à l’aune suédoise, a tout d’un passage en force, le gouvernement invoque le calendrier. « Il est vrai que, normalement, les partenaires ont trois mois, note Fredrik Ostbom. Mais, pendant toute notre campagne électorale, nous avions été très clairs avec ce projet, qui était l’un des éléments clés de la politique en faveur de l’emploi sur laquelle nous avons été élus. Quand nous avons formé le gouvernement en octobre, nous n’avons eu que deux semaines pour présenter la proposition de budget d’automne. Il était essentiel pour nous d’aller vite. »

Auteur

  • O. T.