Promis fin 2005 après l’embrasement des banlieues, le label Diversité ne sera pas une Arlésienne ! L’ANDRH, qui avait été sollicitée à l’époque pour étudier la faisabilité d’une telle norme, a reçu le feu vert du gouvernement. L’association a signé une convention avec la Direction de la population et des migrations, la Direction générale du travail et la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle afin d’élaborer le fameux label, d’ici à fin 2008, en collaboration avec l’Afaq Afnor.
Pour Pascal Bernard, vice-président de l’ANDRH, cette attente n’a pas été vaine : « En dix-huit mois, les mentalités ont évolué dans la société comme dans les entreprises. Beaucoup sont désormais persuadés que ce label est la meilleure formule pour inciter les entreprises à s’engager. » Comprendre… le moyen terme souhaitable entre une loi et la Charte de la diversité, simple engagement de principe, signé par 1 500 sociétés.
L’ANDRH n’aura pas la tâche facile dans l’élaboration des critères. « Il faudra faire preuve d’ingéniosité », reconnaît Pascal Bernard. Pour, globalement, trouver la bonne mesure entre incitation et contrainte ; pratiquement, fixer des critères valables pour les PME et les grands groupes ; précisément, définir les moyens à mettre en œuvre. Car, sur nombre d’entre eux (statistiques ethniques, CV anonymes), le consensus reste à inventer.
Pour l’instant, l’ANDRH a repris l’architecture de ses premières propositions. Le label sera global au lieu d’isoler tel ou tel aspect (sexe, âge, origine, handicap) et attribué selon des critères pris dans six domaines : niveau d’engagement de l’entreprise, implication des partenaires sociaux, communication interne, processus RH, entreprise et environnement, évaluation des actions. Le label sera aussi moins contraignant que celui de l’Égalité professionnelle, délivré pour trois ans, avec un contrôle à mi-parcours. Trois ans après son lancement, seules 24 entreprises l’ont obtenu. Pas de quoi rassure les jeunes issus de l’immigration.