Les rencontres internationales de la photographie d'Arles prennent le large. Après une édition 2006 concoctée par le so french Raymond Depardon, d'un style volontairement très documentaire, les responsables de ce grand rendez-vous annuel de la photo mettent l'accent sur la diversité des regards. La touche des 55 expositions présentées est plus plasticienne. À l'honneur, l'œil que les photographes chinois et indiens portent sur les mutations économiques et sociales de leur pays.
Pas moins de quatre expositions évoquent ainsi la production du quartier de Dashanzi, à Pékin, devenu en cinq ans la vitrine de l'art contemporain et le reflet des inquiétudes sociales. Radicales, les sérigraphies de Huang Rui, qui se jouent de deux mots aux sonorités proches en chinois (le terme anglais china et le terme chinois chai-na, pour « démolition-ici ») pleurent la destruction du patrimoine culturel au nom de l'émergence d'une nouvelle Chine. L'énergie créatrice, autre facette du renouveau, irradie le travail de Li Wei (photo ci-dessus).
En Inde, en revanche, la jeune génération, balancée entre attachement aux traditions et besoin d'émancipation, semble vivre plus sereinement les changements. Comme l'illustrent les thèmes récurrents de la famille, de la prospérité et de la consommation. Reste à savoir si l'édition 2007 confirmera le succès du cru 2006 : l'affluence avait en effet doublé, avec 52 000 visiteurs.
Les Rencontres d'Arles 2007, expositions du 3 juillet au 16 septembre. Programme sur
