Journaliste payant de sa personne, Barbara Ehrenreich s'était mise dans la peau d'une working poor pour comprendre quel sort réservait l'Amérique à ses laissés-pour-compte. L'Amérique pauvre, traduit en français en 2004, fut un best-seller dans son pays. Cette fois, c'est en cadre chômeur que l'essayiste s'est métamorphosée. Elle découvre le monde terrifiant des tests d'embauche, détaille son marathon de chercheuse d'emploi. Ses critiques féroces n'épargnent pas les organismes de formation qui proposent aux chômeurs des théories fumeuses plus que des outils efficaces pour retrouver un emploi. Ce qu'elle raconte, en fait, c'est la longue et implacable descente du chômeur cadre vers le bas de l'échelle sociale.

On achève bien les cadres. L'envers du rêve américain, Barbara Ehrenreich. Éditions Grasset. 350 pages, 18,90 euros.

Avec ce livre, c'est le passé du phénomène associationniste qui est retracé, depuis ses balbutiements, en 1830. À l'époque, l'association apparaissait principalement comme une réponse à la nouvelle « question sociale », celle de la pauvreté. L'interventionnisme social de l'État, qui ne deviendra réellement substantiel qu'après le vote de la loi du 16 mars 1928 sur les assurances sociales, favorise l'essor d'une nouvelle forme de réformisme associatif : la coopération. Comment ces deux formes originales d'intervention citoyenne sur le social et la production peuvent être les piliers d'une « économie solidaire », telle est la problématique de la dernière partie de cet ouvrage.

Associations et coopératives, Cyrille Ferraton. Éditions Érès. 240 pages, 23 euros.

Qu'est-ce qu'une émotion ? Chargée de l'Institut français d'action sur le stress, Laurence Saunder tente de répondre à cette question. Elle distingue les émotions primaires des secondaires, liées, celles-ci, à la socialisation. Mal connaître et mal gérer ces émotions, c'est s'exposer à un risque pour sa santé, généralement résumé sous le terme de stress. L'auteur livre quelques pistes pour les utiliser plutôt dans un sens positif et profitable. Utiliser ses façons de penser, faire fonctionner efficacement sa mémoire, développer son intelligence relationnelle, la panoplie du vaillant soldat comportemental est mise au service de la performance professionnelle.

L'Énergie des émotions. Comprendre les émotions pour mieux les utiliser en entreprise, Laurence Saunder. 268 pages, 25 euros.

L'intelligence intuitive, dont l'auteur se présente comme un expert, lui semble jouer un rôle décisif dans deux domaines du management : l'innovation et le leadership. Ce qu'il s'emploie à démontrer et à expliquer dans ce livre. La première partie retrace les étapes par lesquelles la science cognitive a mis en relief le rôle de l'intuition. La deuxième est consacrée au management des créatifs, ce qui n'est pas évident tant le monde de la gestion et celui de la création obéissent à des logiques différentes. Enfin, l'ouvrage met en vedette le « leader intuitif », qui, par-delà les contraintes de la création de valeur pour l'actionnaire, saura donner du sens à l'activité de ses salariés.

L'Intelligence intuitive, Francis Cholle. Eyrolles/Éditions d'Organisation. 186 pages, 19 euros.