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Le journal des ressources humaines

Virage vers le bois pour les SEB de Lorraine

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.05.2007 | Sylvia Di Pasquale

Afin de reclasser des salariés vosgiens visés par son plan social, le Groupe SEB finance leur reconversion et les forme au bâtiment.

Pas facile de passer du grille-pain à la maison en bois. C’est pourtant la reconversion que 200 salariés vosgiens de SEB sont en train de vivre avant de basculer sous le pavillon canadien du fabricant Modulex d’ici à octobre 2007. Une histoire qui débute dans la douleur lorsque, en janvier 2006, le Groupe SEB, décidé à délocaliser une partie de sa fabrication vers l’Asie, annonce la fermeture de deux de ses usines : l’une à Vecoux, l’autre au Syndicat, deux petites bourgades des Vosges. Au total, les 439 emplois sont menacés mais, s’honore Harry Touret, le DRH du groupe, « il n’était pas question de laisser un désert industriel après notre départ ».

Décision est prise de chercher un repreneur pour les locaux, mais aussi pour les hommes. L’État et les collectivités locales aident à détecter un candidat. Le canadien Modulex compte bien développer son business en Europe. Pourquoi pas dans les Vosges ? Banco ! Les deux sites seront transformés pour produire des maisons à ossature en bois dès 2008 et Modulex reprendra 200 des 439 salariés. Une décision facilitée par des conditions financières alléchantes. SEB a mis sur la table 10 millions d’euros et prend en charge la totalité de la formation des salariés ainsi que leurs salaires jusqu’à leur reprise (soit 6,5 millions d’euros). De plus, SEB versera à Modulex une prime de 10 000 euros par salarié repris.

Jusqu’au mois de juin prochain, les 200 retenus vont suivre une première vague de formations dispensées par l’Afpa Lorraine. « On apprend le vocabulaire et les bases des techniques du bâtiment, raconte Sylvie Perrin, ancienne secrétaire chez SEB et future contrôleuse qualité chez Modulex. Surtout, on nous apprend à apprendre. » Important, pour des personnels abonnés aux tâches répétitives et qui n’ont souvent connu qu’un seul employeur. Dès juin prochain, quand les machines Modulex seront installées, commencera la deuxième vague de formations directement sur les futurs postes de travail.

Cette belle histoire de reconversion reste cependant une exception dans le paysage de la désindustrialisation française. « D’autres cas existent en France, comme Delphi, qui a financé les formations de ses 200 salariés de Villeron (Val-d’Oise) repris par l’équipementier aéronautique Artech », signale Marc de Ferrière, responsable de l’activité reconversion du cabinet CDID, qui a assisté SEB dans les Vosges.

Auteur

  • Sylvia Di Pasquale