logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Tableau de bord

Tableau de bord

Tableau de bord | publié le : 01.04.2007 | Pierre-David Labani

Image

(moyenne annuelle, en % de la population active)

Crédit photo Pierre-David Labani

ZOOM Le doute persiste sur le niveau du chômage en France pour 2006

Le report par l'Insee de la révision des chiffres du chômage à l'automne 2007 a jeté le doute sur la baisse apparue dans les statistiques officielles (de 9,9 % en 2005 à 9 % en 2006 en moyenne annuelle). L'institut estime chaque mois le niveau du taux de chômage sur la base du nombre de demandeurs d'emploi recensés par l'ANPE dans les catégories 1 à 3, qui se rapprochent le plus de la définition du BIT (personnes sans travail, immédiatement disponibles et effectuant des démarches actives pour trouver un emploi). Ces sources administratives ont toutefois leurs limites, puisqu'elles dépendent, par exemple, de la réglementation en matière de gestion des demandeurs d'emploi (mode de contrôle des chômeurs, actualisation de leur situation, etc.) et du comportement des chômeurs vis-à-vis de l'ANPE. La Dares reconnaît ainsi que des éléments, dont l'impact est difficile à déterminer, ont pu affecter le dénombrement des inscrits à l'ANPE : la mise en place de la convention de reclassement personnalisée dont les bénéficiaires sont considérés comme stagiaires pour une durée maximale de huit mois, le calendrier de « relance » des demandeurs d'emploi qui n'ont pas actualisé leur situation à la fin du mois, le meilleur classement en catégorie 5 des bénéficiaires de contrats aidés et des chômeurs créateurs d'entreprise et la mise en place du suivi mensuel personnalisé.

C'est la raison pour laquelle l'Insee « recale » chaque année ses estimations à partir des résultats de l'enquête Emploi menée auprès des ménages, et dont les modalités ont été revues en 2003 pour satisfaire aux standards européens. Or c'est le manque de fiabilité des résultats de cette enquête en 2006 que l'Insee met en avant pour justifier son report : des réponses discordantes des ménages sur leur activité pour un même trimestre, un taux de non-réponses plus élevé qu'à l'accoutumée et des incohérences concernant le niveau d'emploi avec les sources Unedic et Acoss. Les résultats en moyenne annuelle issus de l'enquête Emploi conduiraient à une stabilité du taux de chômage entre 2005 et 2006. L'Insee a toutefois procédé à une révision partielle sur la base du recensement de la population et de la nouvelle estimation des coefficients de variation saisonnière. Le taux de chômage en janvier 2007 ressort… en baisse à 8,5 % de la population active. Un chiffre à prendre avec précaution, puisqu'il est provisoire jusqu'à l'automne…

Taux de chômage estimé, au sens du BIT (moyenne annuelle, en % de la population active)
La France championne de la productivité par emploi

Selon une étude du cabinet Experian, le choix de localisation des entreprises s'appuie en partie sur la productivité de la main-d'œuvre. Par rapport à ses partenaires européens, la France bénéficie sur ce point d'un avantage comparatif. En 2005, la productivité par emploi a été de 17 % supérieure à ce qu'elle est en Allemagne et en Italie et de 10 % plus élevée qu'au Royaume-Uni. Le faible taux d'emploi, avec une concentration de l'emploi sur les plus productifs, et le bon niveau de formation de la population expliquent une partie de cet écart. Mais une part non négligeable tient à la spécialisation française dans des secteurs (banques, grande distribution, etc.) où la forte présence des grandes entreprises favorise les gains de productivité. À la différence de ses voisins, l'économie française s'avère plus productive dans les services marchands que dans l'industrie manufacturière.

Experian, février 2007.

Productivité de l'emploi, par emploi équivalent temps-ensemble de l'économie (en euros)
La mobilisation de la main-d'œuvre, clé de la croissance

La montée en puissance des économies des grands pays émergents devrait se poursuivre dans les décennies à venir. D'après le Cepii, la Chine représenterait 22 % de l'économie mondiale à l'horizon 2050 contre 6 % aujourd'hui, tandis que la part de l'Inde serait multipliée par 2,5. Dans ce contexte, la France verrait sa part dans le PIB mondial divisée par deux et n'en représenter plus que 2 %. Selon la DGTPE (ministère de l'Économie), la France souffre d'un manque de mobilisation de sa main-d'œuvre, avec un faible taux d'emploi chez les jeunes et les seniors et une durée moyenne du travail par personne employée parmi les plus faibles des pays industrialisés. Le dynamisme démographique français constituerait un atout, mais à condition d'être capable de mobiliser davantage la population en âge de travailler.

DGTPE, Politique économique, mars 2007.

Répartition du PIB mondial en 2050 (en % du total)

Auteur

  • Pierre-David Labani