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Dix bonnes pratiques à la loupe

Dossier | publié le : 01.04.2007 |

Comment les régions utilisent-elles leurs pouvoirs ? Leurs initiatives reflètent des préoccupations liées à des choix politiques et aux réalités locales.

A comme Apprentissage

L'Alsace à contre-courant

Avec 455 demandes spontanées pour 195 places, l'apprentissage junior en Alsace a démarré sur les chapeaux de roue et les directeurs de centre de formation n'ont pas eu à forcer leur politique de recrutement. Il faut dire que le conseil régional d'Alsace (seule région de droite en France, avec la Corse) a mis le paquet pour rendre ce dispositif, très contesté sur le plan national, attractif. La région a ainsi alloué des budgets importants à l'ouverture de ces sections : de 56 000 à 60 000 euros par section de 15 apprentis, soit une moyenne de 3 800 euros par jeune. Les élèves, pour la plupart issus de classes de quatrième, ont donc intégré l'une des 13 sections ouvertes à la rentrée 2006, dans les métiers de bouche, de la mécanique, de l'horticulture ou de la vente.

Inspirés par les pratiques allemandes et soutenus par le droit local, qui rend la formation des maîtres d'apprentissage obligatoire, les chefs d'entreprise ne se sont pas fait prier pour accueillir ces très jeunes stagiaires en alternance et les préparer aux bases du métier. « La transmission du savoir par l'apprentissage est une tradition dans nos métiers, rappelle David Bruchot, réparateur agréé Opel, qui a recruté un « junior » dans son atelier mécanique à Strasbourg. Comme pour un apprenti classique, sa présence est un investissement à long terme. » À Obernai, en horticulture, travaux paysagers et production agricole, deux sections complètes, ont obtenu des promesses patronales d'embauche. La région compte bien surfer sur le succès de l'apprentissage junior auprès des entreprises. Elle doit voter ce mois-ci l'ouverture de huit sections supplémentaires à la prochaine rentrée scolaire et le financement d'un demi-poste d'encadrement dans chaque centre d'apprentissage concerné.

Reste que l'esprit du dispositif inventé en 2006 par la loi pour l'égalité des chances n'a pas vraiment été respecté : la mesure n'a pas mobilisé le public pressenti des jeunes des banlieues. Elle n'a pas non plus joué en faveur de la mixité sociale. « Au collège, les enfants d'immigrés ne nous regardent pas et leurs familles s'autocensurent, analyse Alain Vervaeke, directeur du CFA Roosevelt à Mulhouse. Les patrons aussi sont réticents. » Si certains centres, comme le CFA Roosevelt, ont favorisé l'insertion de jeunes en échec dans le système scolaire traditionnel, d'autres ont profité des importants budgets pour sélectionner sans trop de risques les meilleurs préapprentis qui intégreront leurs classes de BEP ou de CAP en septembre.

O. M.

H comme Handicap

L'Ile-de-France devance l'appel

Il y a les règles et la manière de les contourner. Il en va ainsi du financement de la formation des handicapés : il ne relève nullement de la compétence des conseils régionaux. Cette charge de l'État a effectivement été transférée vers les collectivités territoriales mais elle ne concerne que les villes et les départements. « Résultat, constate Ivan Talpaert, délégué régional Ile-de-France de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph), le nombre de handicapés qui accèdent à une formation depuis la mise en place de ces mesures en 2005 a baissé de 20 %. » Pour tenter de remonter cette pente, le conseil régional d'Ile-de-France contourne l'obstacle. Non seulement la région continue son action en faveur du handicap entreprise en 1983, mais elle la développe. Grâce à des opérations réalisées en catimini. Des actes qui ne sont pas régis par un département spécialement chargé de ces problèmes, mais par différents services. Un saupoudrage, certes, mais qui ne dédaigne pas l'efficacité.

Ainsi, la région a formé 770 « référents handicap » qui sont en poste dans la très grande majorité des CFA, Greta, missions locales et autres centres de formation. Tous sont capables d'accueillir, de guider et de conseiller des personnes présentant des infirmités légères. Quant aux 2 000 personnes atteintes d'un handicap plus lourd et dirigées vers des centres régionaux de professionnalisation, la région a pris en charge leur rémunération en totalité. Aux employeurs d'apprentis handicapés, la région offre une prime annuelle de 600 euros, cumulable avec les autres subventions versées par l'État et l'Agefiph. Enfin, le conseil régional finance une formation « passerelle » à 600 jeunes sortants d'institut médico-éducatif. Une manière de leur offrir un sas d'adaptation entre le milieu très protégé d'où ils sortent et les centres de formation, qui le sont beaucoup moins.

Quel est le budget global consacré à la formation des handicapés ? Un « rapport-cadre » doit faire le point ce mois-ci sur ce saupoudrage. Il permettra d'ajuster les actions en fonction de ses conclusions. Chiffres à l'appui.

S. D. P.

I comme Insertion

Une 2e chance pour les Languedociens

Pour les élus de la région Languedoc-Roussillon chargés de la formation, « laisser les jeunes sans qualification en bas de leur tour pendant deux ans, c'est prendre des risques pour leur avenir ». La première école de la deuxième chance de la région se distingue donc par la possibilité d'intégrer des jeunes sortis du système scolaire depuis six mois sans attendre la période des deux ans pratiquée à l'échelle nationale. Ouverte en octobre dernier à Montpellier dans les locaux de Conseils, Logistique, Assistance, Formation (Claf), l'école pilote accueille 70 jeunes. Un début. « Trop peu, au regard des 3 000 jeunes sortis ces dernières années du système scolaire sans qualification dans le bassin d'emploi de Montpellier », estime la conseillère régionale déléguée aux écoles de la deuxième chance, Béatrice Négrier. L'ambition est d'en accueillir plus de 1 000 d'ici à 2010.

Alors que la proche région Paca, pionnière en la matière, s'est dotée d'une structure unique à Marseille avec une capacité d'accueil de 400 jeunes, le Languedoc-Roussillon souhaite créer une dizaine de petits établissements répartis sur tout le territoire. L'idée : assurer une « éducation à taille humaine » aux élèves concernés par la démarche. Souvent désociabilisés, ces jeunes ont un niveau scolaire trop faible pour accéder aux filières classiques d'apprentissage. Un parcours individualisé leur permet d'acquérir un niveau minimal de connaissances et de définir un projet de métier. D'une durée de quatre mois à une année selon les besoins déterminés lors d'une phase préliminaire d'évaluation, la formation alterne l'acquisition de connaissances de base et l'apprentissage en entreprise. Une quarantaine de PME-PMI, du secteur du gardiennage au nettoyage en passant par la boulangerie ou les crèches, travaillent en partenariat avec le Claf. Le budget de fonctionnement de l'école est financé à 45 % par le Fonds social européen. Le reste est pris en charge par la région, qui rémunère aussi les stagiaires (de 130 à 650 euros mensuels selon l'âge et le statut). Si l'heure n'est pas encore au bilan, la responsable pédagogique de l'école, Violaine Champay, juge les premiers résultats encourageants. Sept des dix jeunes sortis d'un parcours court en février avaient des pistes pour un contrat d'apprentissage ou une formation qualifiante en septembre.

N. G.

Affirmative action en Bourgogne

Comment franchir le seuil de l'entreprise quand on s'appelle Mohammed ou Fatima ? Pour répondre à cette question très concrète, la région Bourgogne a fait ni plus ni moins le choix de la discrimination positive. Au printemps dernier, huit mois après les émeutes des banlieues, elle lançait un nouveau contrat de formation, le contrat « ressources ». Destiné à des jeunes qualifiés (de niveau BEP ou CAP) âgés de 18 à 26 ans logeant dans des zones urbaines sensibles, il s'agit d'un contrat de huit mois pendant lesquels ils vont intégrer une entreprise, suivre si nécessaire des modules de remise à niveau en mathématiques et en français et être rémunérés 957 euros par mois.

Les missions locales des quatre départements ont passé le terrain au peigne fin pour trouver des entreprises partantes. Tandis que la CGPME relayait le message. Résultat, des PME locales, comme le garage Gremeau de Chenôve, la menuiserie Leclercq à Varennes ou encore la société de télésurveillance ATN à Nevers, ont répondu présent. Sur le terrain, huit organismes de formation sélectionnés par le conseil régional font le relais entre le jeune et l'entreprise d'accueil. Avec le tuteur professionnel, ils l'accompagnent dans son parcours et, surtout, veillent à l'adéquation entre le poste et la certification des candidats. « C'est pour nous l'exigence prioritaire », insistent les élus bourguignons. Que se soit aux Grésilles, un des quartiers sensibles de Dijon, à Chenôve ou à Talent, 227 jeunes ont signé un contrat fin février. Sur les 22 jeunes qui viennent de sortir du dispositif, 11 ont déjà décroché un CDI, 3 autres ont signé pour un CDD. La région espère financer 389 contrats d'ici à la fin juillet. Elle a pour cela mis près de 5 millions d'euros sur la table.

L. J.

M comme Maintien de l'emploi

Le Limousin cajole les associations

Le Limousin n'héberge pas plus d'associations que d'autres régions françaises. Mais il en a terriblement besoin. « Elles sont vitales, confirme Christophe Nouhaud, délégué à la formation au conseil régional. Elles nous aident à fixer les populations et à en attirer de nouvelles. Elles apportent du lien social, des loisirs, des actions culturelles, tout ce qui donne envie de rester. Elles complètent le service public, donc nous avons intérêt à soutenir leur professionnalisation. » D'où ses efforts pour épauler la création d'emplois dans ces structures (via des contrats aidés à hauteur de 50 % et plus), mais aussi la formation des 7 % de salariés qui s'y activent. Depuis 2000, 2 500 salariés ont bénéficié du « passeport formation » incluant des chèques de professionnalisation, de langues, d'informatique…, soit quelque 6 000 actions qualifiantes, en majorité courtes, qui ont coûté 2,5 millions d'euros à la région. Des dispositifs déjà utilisés par les entreprises mais « adaptés pour les associations », précise Christophe Nouhaud.

Une particularité régionale « plutôt rare en France », constate Benjamin Coly, chargé de mission formation à la chambre régionale de l'économie sociale et solidaire du Limousin, qui fédère nombre d'associations. Son rôle ? Convaincre les responsables de ces structures souvent rurales que la formation est vitale pour leurs salariés. Les responsabiliser également, car la région ne prévoit pas une prise en charge totale mais abonde un financement déjà décroché auprès d'un Opca ou d'un Fongecif. Comme celui obtenu par Denis Lespiaut. Ce patron d'une fédération de radios locales fait actuellement financer la formation de 15 de ses salariés au journalisme et à la technique par son Opca (aux deux tiers) et la région (un tiers). « Chacun en profite, ajoute Benjamin Coly. La région, bien sûr, qui veut les maintenir en Limousin. Mais les salariés aussi. » Car le secteur associatif est un vivier d'emplois aidés, donc à durée limitée. « La formation leur permet d'envisager l'avenir plus sereinement. » En continuant de travailler dans l'associatif. Ou dans d'autres secteurs, le cas échéant.

S. D. P.

P comme Pénurie de bras

En Aquitaine, la santé d'abord

Pour lutter contre la pénurie de main-d'œuvre dans le secteur de la santé, l'Aquitaine n'y est pas allée par quatre chemins. Depuis février 2006, elle finance en totalité la formation des aides-soignants. Pour la collectivité territoriale, il s'agit d'une mesure d'intérêt économique. « Tous les diplômés de cette filière trouvent un emploi stable immédiatement », souligne Jean-Philippe Sautonie, conseiller auprès du président de la région, Alain Rousset, chargé de la formation professionnelle, de l'éducation et de l'apprentissage. Mais la mesure se veut aussi sociale. Le nombre de candidats au concours, attirés par l'assurance de décrocher un emploi pérenne, a été multiplié par deux entre 2002 et 2006. Mais avec un taux d'abandon élevé. En cause, les situations sociales souvent difficiles des personnes qui s'orientent vers cette filière : chômeurs de longue durée, bénéficiaires du RMI ou de l'allocation spécifique de solidarité. La formation étant jusque-là payante (environ 3 300 euros pour dix mois), ce public était pénalisé : travaillant en parallèle ou endettés, beaucoup abandonnaient.

Avec la gratuité instaurée en 2006, plus de 700 personnes ont pu bénéficier de la formation. Elles devraient être 750 cette année. Le seul critère qui conditionne le financement est, mis à part la réussite au concours d'entrée dans l'une des 24 écoles d'Aquitaine, le statut de demandeur d'emploi, indemnisé ou non En 2006, la région a déboursé 1,4 million d'euros pour financer cette action, appuyée par les Assedic à hauteur de 900 000 euros. Un investissement non compensé par l'État dans le cadre de la décentralisation car la mesure n'existait pas auparavant.

O. Q.

La Franche-Comté sur les rails

Le chantier de la ligne du TGV Est est une sacrée aubaine pour la Franche-Comté. Car, pour construire 160 ponts, 11 viaducs, 2 gares et 1 tunnel entre Auxonne et Belfort via Besançon, les entreprises de travaux publics recherchent des bras. D'ici à 2011, le chantier devrait créer pas moins de 6 000 emplois. L'occasion pour la région de former un vivier de demandeurs d'emploi peu qualifiés aux métiers de maçons VRD, ouvriers polyvalents, coffreurs, soudeurs, grutiers… Avec, à la clé, un contrat de travail de six mois minimum.

Pour avancer aussi vite que les rails, deux cellules (l'une pour le nord, l'autre pour le sud de la région) ont été créées par le conseil régional, l'ANPE et les Assedic. Les partenaires se réunissent tous les quinze jours. Objectif : anticiper à trois mois les besoins des entreprises de travaux publics. À chaque fois, l'ANPE identifie les demandeurs d'emploi, un programme qualifiant est mis en place avec l'Afpa. De leur côté, les Assedic et la région se répartissent le financement des stagiaires.

Depuis novembre dernier, la cellule nord a financé 155 places de formation dans 17 métiers différents. Eurovia-Sacer a pu ainsi embaucher 14 maçons VRD dont la formation se terminait le 9 février. La cellule LGV Sud a déjà financé 127 formations, y associant parfois des sociétés d'intérim. « L'intérêt de ce montage est d'aller chercher un public peu qualifié et de le faire monter en compétences », soulignent les élus régionaux. Les stagiaires bénéficient en effet d'un contrat d'insertion intérimaire et préparent un titre professionnel. À ce jour, près de 1,3 million d'euros ont été programmés pour cette action, dont plus de la moitié apportés par la région. Le reste est pris en charge par les Assedic de Bourgogne et Franche-Comté (un tiers), les sociétés d'intérim (10 %) et les entreprises de BTP.

L. J.

La Haute-Marne en quête d'usineurs

La vallée de la Meuse est l'un des premiers producteurs de pièces forgées dans l'industrie nationale, explique Bernard Bobot, directeur de la formation professionnelle au conseil régional de Champagne-Ardenne. Les fonderies avaient des besoins de recrutement non satisfaits. Quinze postes étaient disponibles immédiatement. Nous avons trouvé le financement des formations manquantes dans le contrat de plan. » Pour former ces usineurs, la région et l'Union des industries et métiers de la métallurgie de Haute-Marne n'ont pas hésité à faire travailler ensemble deux organismes de formation, un public et un privé. L'Afpa et l'Établissement secondaire et technique de l'Immaculée-Conception (Estic), établissement privé de Saint-Dizier, ont élaboré ensemble les trois modules d'un cursus de vingt et un mois, validé par un certificat de qualification paritaire de la métallurgie. Les deux centres associés se complètent idéalement, avec des formations d'usineurs et de tourneurs-fraiseurs déjà en place dans leurs locaux respectifs.

Les antennes locales de l'ANPE ont fourni les candidats à la présélection, début 2006. Huit stagiaires sur douze ont bouclé le module initial préqualifiant dispensé par l'Afpa. Leurs contrats de professionnalisation seront signés à la fin de cette année. « Le taux de réussite atteste de l'intérêt de ce premier sas de onze semaines au cours desquelles l'Afpa a testé les dispositions des stagiaires et leur a permis de confirmer leur motivation. Nous avons même intégré des femmes dans le dispositif. L'une d'elles, qui avait travaillé dans la vannerie, est en passe de réussir sa reconversion », rapporte Frédéric Van Speybroeck, responsable de la formation pour l'UIMM de Haute-Marne. Les acquisitions de compétences spécifiques sur machines à commande numérique sont en cours : lancé au mois de janvier, le troisième module se déroulera sur 1 645 heures dont 1 225 en entreprise. Les aciéries et les industriels de la mécanique, comme Hachette et Driout ou Ferry Capitain, ont confirmé leurs préembauches. Une seconde promotion commencera sa formation cet été, sur des profils élargis à la mécanosoudure par l'UIMM. Les missions locales du sud de la Haute-Marne ont, cette fois, été associées aux prérecrutements.

O. M.

S comme Service public de la formation

Paca parie sur l'Afpa

Profitant de la décentralisation du financement des formations de l'Afpa pour mettre son projet sur les rails, la région Paca a créé cet été le premier service public de la formation Paca. La convention tripartite signée en octobre dernier organise le transfert des crédits à compter du 1er janvier 2007. Le texte fixe les nouvelles règles du jeu entre les partenaires. Principal financeur de l'Afpa, le conseil régional contrôle désormais l'activité de l'association. Impossible pour elle d'ignorer les orientations de la région quant aux stages à proposer ou aux publics à cibler, Paca souhaitant notamment mettre l'accent sur les jeunes. Une évolution que Bernard Mouveaux, directeur régional de l'Afpa Paca, voit plutôt d'un bon œil : « Notre programme annuel d'activité sera établi en cohérence et en complémentarité avec ce qui est conduit par les autres opérateurs, ce qui permettra d'éviter les doublons. Et le pilotage de l'Afpa reste national. » Même état d'esprit du côté de la région. « Nous ne sommes pas en Paca dans une logique de gouvernance, assure Pascale Gérard, présidente de la commission formation. Nous préférons une logique de partenariat, sur la base des orientations politiques définies par la région. » Atout de l'Afpa : sa capacité à proposer une offre de services allant de l'orientation jusqu'à la certification en passant par la formation, l'ingénierie et l'accompagnement des stagiaires. Une offre globale qu'elle doit désormais, tout comme ses hébergements, mettre à disposition des publics autres que les siens. En contrepartie, la région s'engage à lui redonner à l'euro près les crédits transférés par l'État pendant les deux premières années (44 millions d'euros pour 2007). Qu'en sera-t-il en 2009, date à partir de laquelle les régions pourront mettre l'association en concurrence avec d'autres opérateurs ? Les élus de la majorité actuelle (PS) souhaitent que les formations de l'Afpa continuent d'être subventionnées plutôt qu'elles soient soumises au Code des marchés, comme cela est prévu. Une position que Pascale Gérard explique par « l'attachement du conseil régional au service public et le refus de la marchandisation de la formation ».

N. G.

Une cité des Métiers haute-normande

Existe-t-il un avenir dans l'aéronautique, la chimie ou la restauration ? Les Hauts-Normands peuvent désormais s'en faire un idée précise grâce à leur cité des Métiers ouverte en novembre dernier. Une onzième structure de ce type en France, mais la deuxième issue de la volonté d'un conseil régional, après celle de la Guadeloupe. Depuis, les deux régions ont été rattrapées par le Limousin.

Basée à Rouen, la cité des Métiers se veut un lieu d'information permanente. Au lieu d'être éclatée entre les différents acteurs de la formation et de l'orientation (ANPE, Onisep, missions locales, Afpa…) et rassemblée ponctuellement lors de forums de trois jours, toute l'information est désormais regroupée en un lieu unique. Les partenaires sont d'ailleurs partie prenante de la cité, au sein d'un groupement d'intérêt public. Six conseillers permanents sont aidés par une vingtaine de spécialistes mis à disposition par les partenaires. Les secteurs très implantés localement et plutôt en tension sont examinés à la loupe. « Mais notre but est aussi de proposer une ouverture vers l'ensemble des métiers, y compris ceux que l'on trouve dans les plus petites branches professionnelles », précise Caroline Reignoux-Duboc, directrice de la cité.

En novembre et décembre, 4 000 visiteurs ont arpenté les allées de la cité des Métiers de Rouen. Mais celle-ci entend aussi sortir de ses murs pour s'adresser à l'ensemble des Hauts-Normands. Dernièrement, une animation sur la découverte des métiers de la nature et du vivant a été organisée avec la chambre d'agriculture, la Direction régionale de l'agriculture et des forêts et les établissements de formation agricole. Ce qui a permis d'éclater l'offre d'information sur une trentaine de lieux. Pour élargir encore son public, l'établissement devrait se doter d'ici à la fin de l'année d'un site Internet, véritable portail régional d'information et d'orientation.

O. Q.

2 500 salariés d'associations limousines ont bénéficié d'un « passeport formation » mis en place par la région