Dix ans après sa création, le petit-fils de la vieille dame SNCF a du mal à se faire reconnaître. Fort de 750 salariés, Réseau ferré de France cumule les missions : allocation des sillons sur le réseau, gestion du patrimoine et des 27 milliards d'euros de la dette. Côté personnel, 80 % des salariés sont des ingénieurs et techniciens de haut niveau qu'il s'agit de ne pas laisser partir. « Les ingénieurs sont très sollicités en ce moment sur le marché du travail », indique Philippe Berthet, responsable emploi et gestion des carrières.

Pour fidéliser ses troupes et pouvoir attirer de nouvelles compétences, la direction a choisi de soigner la gestion des carrières en multipliant les possibilités d'évolution interne. « Nous avons adopté une démarche de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences en recensant nos métiers puis en imaginant des passerelles possibles pour passer de l'un à l'autre. 157 passerelles ont été identifiées, avec ou sans formation complémentaire », explique Philippe Berthet. Après ce travail préalable, des comités de carrière rassemblant la DRH, le responsable de site et le manager de proximité passent l'ensemble du personnel en revue chaque année. Objectif, anticiper les évolutions professionnelles possibles des salariés ayant deux ans d'ancienneté à leur poste. Et envisager leur remplacement s'ils choisissent de prendre de nouvelles responsabilités.

Sur les 55 changements de poste effectués en 2006, environ 20 % ont été identifiés en amont grâce à ce dispositif. En outre, chaque salarié peut, à sa demande, passer un entretien d'orientation, sorte de bilan de compétences, mis en place avec l'aide de l'Apec. Des aides sociales à la mobilité géographique complètent le dispositif. En deux ans, le turnover a baissé de 8 % à 2,5 %. Une preuve de succès.