Après avoir longtemps dénigré les universités, les entreprises semblent mures pour s'en rapprocher, à l'image du partenariat que vous signez avec sept d'entre elles. Pourquoi ?

La prise de conscience a eu lieu avec la crise du CPE. Nous avons travaillé pendant un an pour bâtir la charte Phénix et faire tomber les idées reçues. Ces sept entreprises à dimension internationale voyaient bien qu'il n'y avait qu'en France qu'elles s'interdisaient de recruter des étudiants non spécialisés. Par ailleurs, elles ont compris que l'homogénéisation de leur encadrement était trop forte. Elles ont besoin d'aérer leur culture pour favoriser l'innovation et retrouver des organisations plus mobiles.

En quoi consiste cette charte ?

Elle permet d'offrir 70 postes à des étudiants en master 2 issus de filières généralistes comme les sciences humaines. Ceux pour qui les débouchés professionnels ne sont pas légion. L'université diffuse les offres d'emploi, fait un travail d'orientation auprès des jeunes que les entreprises sélectionnent ensuite. Les étudiants retenus sont recrutés dans le cadre d'un contrat de professionnalisation en CDI. Ils suivront un enseignement de mise à niveau de trois mois en économie, finance et vie des entreprises, puis rejoindront leur entreprise.

Pourquoi la Sorbonne, grande université généraliste, n'est-elle pas signataire ?

Nous avons travaillé avec Paris IV sur le partenariat. Son président préfère le faire vivre pour présenter des retombées concrètes à son conseil d'administration et signer ensuite. L'université Paris XII nous suit, et nous espérons que d'autres nous rejoindront.

Qu'attendez-vous concrètement de cette expérimentation ?

Je souhaite que ce partenariat ne reste pas une expérimentation et que les entreprises prennent enfin de nouvelles habitudes de recrutement envers les étudiants des universités.