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Idées

Autour des programmes électoraux

Idées | Bloc-Notes | publié le : 01.03.2007 | Bernard Brunhes

CROISSANCE ET DÉMOCRATIE

Nos candidats à l'Élysée ne sont pas avares de promesses. À y regarder de près, les deux principaux candidats sont moins éloignés qu'ils ne veulent bien le dire. Lorsqu'ils parlent éducation, recherche, industrie, droit du travail ou insertion des jeunes, l'analyse de leurs propositions ne fait pas apparaître les distances que leurs proclamations globales et traditionnelles semblent annoncer. Peut-être ont-ils conscience que, face aux contraintes auxquelles leur futur gouvernement sera confronté, il ne sera pas facile de mettre en œuvre des politiques nouvelles bien marquées à gauche ou à droite. Avant tout, ils ont un point commun, un peu inquiétant, une posture commune face à l'économie : alors que les mauvaises nouvelles ne cessent de s'accumuler sur la croissance, le déficit extérieur ou les finances, aucun d'eux ne nous dit comment il va relancer la croissance, comment la France pourrait quitter la place de dernier de la classe et retrouver rapidement le dynamisme économique qui lui fait défaut. Un dynamisme sans lequel les dépenses supplémentaires annoncées ne feraient que creuser un peu plus profondément les déficits.

FINANCES ET TRANSPARENCE

Les bilans 2006 des grands groupes commencent à tomber. Les nouvelles sont bonnes. Mais au lieu de s'en féliciter, on se scandalise et l'on reparle de la taxation des superprofits. Deux points devraient être clairement énoncés pour éviter des réactions malsaines ou politisées à l'excès. D'une part, la plupart des sociétés du CAC 40 ne sont plus des groupes français, mais des groupes internationaux basés en France. Le capital est largement étranger, les centres de production sont sur tous les continents, le marché est planétaire. Il n'y a donc qu'un lien ténu entre leurs résultats globaux et ceux du territoire français. Et l'on sait ce qu'il advient – par exemple dans le cas de Mittal-Arcelor – lorsqu'on veut mettre en avant le « patriotisme économique ». Ce n'est pas en niant la mondialisation des grands groupes que l'on améliorera la situation économique du pays. L'autre motif d'incompréhension des citoyens face aux résultats mirifiques des groupes vient de l'opacité de l'usage qui en est fait. La finance aime la discrétion. La démocratie aime la transparence.

DROIT ET LOGEMENT

Les enfants de Don Quichotte ont réussi là où les grandes associations d'accueil des SDF n'avaient pu convaincre. Le Parlement vient de voter le « droit au logement opposable ». C'est une victoire peut-être pour tous ceux qui se battent pour les logements sociaux. Mais une source de frustration pour tous ceux qui n'ont pas de toit. Il manque 800 000 logements en France. Plus de 3 millions de personnes, d'après la Fondation Abbé-Pierre, n'ont pas de logement en propre ou ont un logement dénué du confort de base. Instituer un droit lorsque la pénurie est là et pour longtemps, cela revient seulement à changer les priorités d'accès. Depuis quelques années, on s'est remis à construire, mais pas assez de logements sociaux. Avis aux candidats à l'Élysée.

Auteur

  • Bernard Brunhes