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Tous en ligne chez Axa

Dossier | publié le : 01.01.2000 | S. P.

Inventorier les compétences et les manques, permettre aux salariés de s'autoformer via l'intranet, c'est le chantier d'Axa Courtage. Avantages : moindre coût et faible impact sur la production.

Compétences 2001 ». Tel est le nom de code du chantier qu'Axa Courtage a décidé de lancer, il y a trois ans. Un projet ambitieux destiné à dresser l'état des lieux des compétences de ses quelque 3 000 collaborateurs. L'objectif visé était de pouvoir détailler, à terme, les savoirs nécessaires à une quarantaine de postes, de l'attaché commercial au spécialiste des sinistres par incendie. Et surtout de permettre aux salariés de combler les écarts entre les compétences qu'ils maîtrisent et celles exigées dans leur métier, par la formation. Mis en sommeil au moment de la fusion d'Axa avec l'UAP, le projet est à nouveau expérimenté dans l'activité assurance dommages depuis six mois, et devrait être étendu à l'ensemble des salariés de cette filiale d'Axa, voire à d'autres filiales du groupe. « Le niveau de qualification dans nos professions tend à s'élever, constate Jean-Claude Hugonnard, directeur des ressources humaines d'Axa Courtage et responsable du projet intranet. Aujourd'hui, nous avons besoin de collaborateurs experts dans leurs métiers et sachant communiquer. »

Recruter des salariés de plus en plus qualifiés ne suffit pas. Il s'agit également, pour l'assureur, de donner les moyens à ses collaborateurs les plus anciens (certains ne possèdent pas moins de vingt ans de maison) de rester dans la course… Le tout sans trop grignoter sur leur temps de travail et sans faire exploser le budget formation. Seul l'intranet résout cette double équation. « À terme, le nombre d'heures de formation devrait augmenter sans trop perturber la production, pour un budget allégé puisque le coût d'une journée en auto formation est dix fois moins élevé que celui d'une formation classique », précise Jean-Claude Hugonnard. Cofinancé par la Délégation à la formation professionnelle et le Fonds social européen à hauteur de 35 %, Compétences 2001 a tout de même exigé un investissement de 8 millions de francs…

Autoévaluation et autoformation avec tuteur

« La première étape, pour le salarié, consiste à autoévaluer son niveau de compétences dans plusieurs domaines : les techniques métiers et connexes, la réglementation, l'expression et la communication, l'informatique et la bureautique, ainsi que la distribution ou les méthodes de travail », explique Christine Coudreau, responsable du bureau d'études actuarielles. Les règles sont strictes : les résultats des tests ne sont connus que du salarié. S'il obtient moins de 70 % de bonnes réponses, il est invité à en parler avec son supérieur hiérarchique pour lui demander de se perfectionner. « Notre démarche est didacticielle », précise Jean-Claude Hugonnard. Différentes options s'offrent au collaborateur d'Axa Courtage : sur l'intranet figurent le nom d'un expert dans son métier à contacter pour des problèmes techniques, de la documentation, une liste de formations de référence… Surtout, il va avoir la possibilité de suivre des stages en autoformation, qui représentent actuellement 20 % des actions de formation d'Axa Courtage. Il s'agit essentiellement de programmes techniques, par exemple une formation sur la convention incapacité-dommages-accident, utilisée lors d'un constat amiable. Tout ce qui relève de la communication et du relationnel continue à être enseigné lors de cursus plus classiques.

Compétences 2001 entraîne d'importants bouleversements dans le déroulement des carrières. « Auparavant, l'entreprise était responsable de la carrière de ses collaborateurs, explique Jean-Claude Hugonnard. Aujourd'hui, c'est à elle d'informer les salariés des différentes évolutions que connaissent leurs métiers. Mais il leur appartient ensuite de se prendre en charge pour progresser. Le salarié évolue dans un système de liberté alors qu'avant il était dans un mécanisme paternaliste. » Cette liberté est relative. Tout d'abord, le salarié n'a pas un libre accès au dispositif. L'entreprise ne souhaitant pas que ses collaborateurs soient connectés en permanence au Net, deux salles ont été équipées en micro-informatique. Ensuite, le salarié doit demander l'autorisation pour aller s'auto évaluer ou s'autoformer.

Afin d'éviter que certains salariés, moins autonomes que d'autres ou moins familiarisés aux nouvelles technologies de l'information, restent au bord de la route, deux tuteurs sont affectés aux salles d'évaluation et de formation et des assistantes de formation sont prêtes à conseiller et à répondre aux questions des salariés. « Nous avons constaté que les dispositifs d'autoformation sans tuteur couraient à l'échec », ajoute Jean-Claude Hugonnard. Un tuteur sera également présent dans les sept établissements de province où va être mis en place Compétences 2001. Reste à savoir si ce dispositif d'autoformation va emporter l'adhésion des salariés.

Auteur

  • S. P.