A la Défense, une boutique d’un nouveau genre vient d’ouvrir ses portes. Dans cet espace équipé d’ordinateurs, pas de soldes monstres. Ici, on vend de la formation en libre accès. Un concept nouveau en France où la formation n’est pas encore considérée par les salariés, demandeurs d’emploi ou particuliers comme un produit consommable en libre-service. « Le système français est profondément inégalitaire. Ce sont les plus diplômés qui ont accès à la formation professionnelle. Les salariés sont désormais prêts à investir dans leur formation sans attendre que leur employeur accepte ou non de la financer. Nous sommes à un tournant culturel », assurent Bruno Fajnzilberg et Benoît Garros, les dirigeants de Savoirs pour tous. Les deux hommes ont créé leur entreprise dans la foulée de la réforme de la formation professionnelle et surfent sur l’esprit du DIF. Dix boutiques ont déjà été ouvertes en France, en région parisienne, Rhône-Alpes et Paca, et proposent des actions en bureautique, informatique, langues, management ou encore comptabilité. Un formateur est toujours présent dans la salle pour accompagner ceux qui ont besoin d’aide. Avant de commencer une session, un bilan est réalisé pour évaluer les besoins du candidat.

Le concept a déjà séduit plus de 1 300 personnes, et quelques entreprises ont envoyé leurs salariés tester ces formations. « Une vingtaine sont déjà passés par les locaux de Savoirs pour tous, explique Agnès Feige, chargée des formations DIF pour Scandinavian Airlines. C’est d’autant mieux qu’une boutique est installée sur la plate-forme de Roissy, où se trouve la majorité de nos salariés. Aussi, les horaires d’ouverture sont compatibles avec les horaires de travail décalés de nos collaborateurs. » Même satisfaction chez IFM Electronic, une PME installée au Bourget-du-Lac, en Savoie. « J’ai longtemps cherché une solution idéale pour les salariés qui voulaient consommer leur DIF, raconte Céline Pasquet, responsable du personnel. L’intérêt ? Les salariés déterminent eux-mêmes leur rythme de formation selon leur disponibilité. Car, ici, le DIF se prend en dehors du temps de travail. Par ailleurs, il existe très peu de formations adaptées au format DIF et elles sont souvent trop chères. » Or Savoirs pour tous propose des tarifs imbattables. Pour vingt heures, le particulier déboursera 299 euros : très en deçà des plafonds de remboursement fixés par les Opca pour les actions « diffables ». De quoi convaincre son DRH et peut-être booster le DIF, qui tarde encore à démarrer.