Pourquoi diable partent-ils ? À la différence des firmes anglo-saxonnes, peu d’entreprises françaises cherchent à connaître les raisons pour lesquelles certains de leurs collaborateurs démissionnent. Bien souvent, ce sont les partants qui prennent l’initiative de vider leur sac avant de claquer la porte. Et même dans ce cas, seuls 19 % des dirigeants tiennent compte « systématiquement » de leurs remarques. Raisons invoquées : un manque de temps à consacrer aux démissionnaires, et à leurs commentaires teintés de rancœur. « Erreur, indique Olivier Gélis, directeur général du cabinet de recrutement Office Team, qui a interrogé 150 dirigeants sur ce thème. Il faut au contraire formaliser les entretiens de démission et les exploiter au même titre que les enquêtes de climat. »

C’est un moyen efficace pour jauger l’environnement de travail et évaluer dans quelle mesure l’équipe dirigeante répond aux préoccupations des salariés. C’est aussi l’occasion de déceler les sources potentielles de mécontentement. Enfin, ces entretiens peuvent aider dans le choix des outils de fidélisation.

Côté salarié, ce dernier échange peut permettre de faire le point sur son parcours au sein de l’entreprise et aider à préparer les réponses aux questions de son futur employeur, qui voudra certainement connaître les raisons de ce départ.

Mais l’exercice est délicat. Côté entreprise, on refuse d’entendre certaines critiques. Côté salarié, on a peur de dire ses quatre vérités, histoire de partir en bons termes.