Forte d'un premier succès lors des élections des administrateurs salariés, la banque verte fera voter ses salariés sur le Web au prochain scrutin CE-DP.
En avril prochain, les 3 000 collaborateurs de Crédit agricole SA n'auront pas besoin de se déplacer pour désigner leurs représentants lors des élections professionnelles. Ils voteront depuis leur poste de travail, ou leur ordinateur personnel à leur domicile, en se connectant sur un site Web sécurisé. Autre option : appeler une plate-forme téléphonique dédiée.
Avant cette grande première lors d'un scrutin CE-DP, la direction de la banque verte et ses partenaires sociaux ont voulu se faire les dents. L'opportunité s'est présentée en début d'année 2006, lors de l'élection des deux représentants des salariés au conseil d'administration. Forte du soutien majoritaire des syndicats – seule la CGT s'y est opposée –, la direction s'est rapprochée de RDI, un spécialiste de l'ingénierie électorale, dont les prestations avaient donné toute satisfaction dans l'une des filiales, Calyon.
« Nous avions deux motivations : alléger le travail fastidieux de préparation de l'élection et de dépouillement du scrutin, et augmenter le taux de participation », explique Fabrice Marquet de Vasselot, le responsable des relations sociales. Sur le premier point, l'essai est très concluant. Le Crédit agricole s'est contenté de fournir au prestataire les listes électorales de ses collaborateurs. À charge, ensuite, pour celui-ci d'envoyer au domicile de chaque salarié les professions de foi des candidats et les codes d'accès pour voter à distance en toute sécurité. Étalé sur trois jours, le scrutin n'a donné lieu à aucun incident technique, hormis quelques salariés qui, n'ayant pas reçu leur courrier, ont dû contacter la cellule d'assistance. Et il ne s'est écoulé qu'une vingtaine de minutes entre la clôture des votes et la proclamation des résultats.
En matière de participation, les résultats sont plus mitigés. Avec 40 % de votants, l'élection s'est soldée par un taux d'abstentions équivalent à celui du précédent scrutin. « On a pourtant fait un vrai effort de communication, en envoyant tous les jours des messages de rappel sur l'intranet », précise le directeur des relations sociales. La preuve, en tout cas, que le vote électronique ne suffit pas, à lui seul, à réconcilier les salariés avec les syndicats.
