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Le journal des ressources humaines

Toeic or not Toeic

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.01.2007 | A.-C. G.

Adopté par les écoles d'ingénieurs pour relever le niveau d'anglais de leurs élèves, le fameux test n'a pas que des effets positifs. Le Toeic et l'anglais deviennent incontournables, au détriment des autres langues.

Sébastien fulmine : « Je n'ai pas décroché mon diplôme d'ingénieur parce que j'ai loupé le Toeic de quelques points. » Depuis 2003, impossible d'obtenir le sésame sans maîtriser l'anglais, qui n'est plus considéré comme une langue étrangère par la Commission des titres d'ingénieurs (CTI). Pour certifier les compétences linguistiques des élèves, la CTI a imposé une évaluation extérieure en plus des examens mis en place par les écoles. Elle a également indiqué un niveau minimal à atteindre : le niveau B2 du cadre européen commun de référence du Conseil de l'Europe, qui correspond grosso modo aux 750 points du Toeic. « À l'époque, il s'agissait d'élever le niveau d'anglais des élèves », note Bernard Remaud, président de la CTI. En trois ans, les effets seraient bénéfiques. Selon la société ETS, qui commercialise le Toeic, les résultats des élèves ingénieurs français sont en progression. Entre 1997 et 2005, le score moyen est passé de 699 à 733 points. Et, en 2005, « près de la moitié des étudiants d'écoles d'ingénieurs ont obtenu un score supérieur ou égal à 750 points ». L'autre moitié se voyant dans l'obligation de repasser le test jusqu'à son obtention.

La décision de la CTI n'a pas eu que des répercussions sur l'obtention du diplôme. Elle pèse aussi sur l'enseignement des langues. « Les établissements bien dotés n'ont pas été perturbés par cette décision et n'ont pas abandonné les autres langues. En face, les petites écoles avec peu de moyens ont tout misé sur l'anglais pour répondre à la CTI. Elles se retrouvent à faire de la préparation au Toeic ou à un test équivalent, au détriment d'autres langues », décrypte Jean Le Bousse, président de l'Union des professeurs de langues des grandes écoles de management et d'ingénieurs.

Autre conséquence de la décision de la CTI : la domination du marché par le Toeic. « Ce test est reconnu internationalement. C'est son gros avantage par rapport à ses concurrents », poursuit Jean Le Bousse. Une suprématie qui handicape les élèves qui auront passé un autre test. « Aujourd'hui, personne n'est capable de dire si le niveau B2 du Toeic correspond au niveau B2 du test Elsa que nous produisons », pointe Ian Bell, directeur des tests à la chambre de commerce de Londres. Pour Renault, cette recherche d'équivalence importe peu. « Nous voulons garder une homogénéité dans notre politique. Un candidat devra toujours repasser le Toeic pour être recruté, même s'il dispose d'un autre test de langue reconnu », indique Brigitte Chassagnon, directrice de la gestion individuelle des ingénieurs, cadres et employés du constructeur.

Auteur

  • A.-C. G.