logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le journal des ressources humaines

GPEC et dialogue social

Le journal des ressources humaines | Conseil | publié le : 01.01.2007 | Éric Béal

P-DG du groupe Alpha, qui travaille à la fois pour les CE, avec Secafi Alpha ou Alpha Conseil, et pour les directions d'entreprise, à travers la Sodie, Pierre Ferracci plaide pour un dialogue social constructif lors des restructurations.

En quoi consiste la gestion de l'emploi socialement responsable que vous défendez ?

La loi du 18 janvier 2005 oblige les partenaires sociaux à renforcer la gestion prévisionnelle des emplois et à anticiper les restructurations grâce au dialogue social. Le CE et les syndicats peuvent présenter une stratégie économique alternative à celle de la direction et formuler des solutions pour éviter des licenciements. Enfin, le texte prévoit une négociation triennale sur la gestion prévisionnelle des emplois, facteur d'évolution des partenaires sociaux. CGT et CFDT défendent l'idée d'une sécurisation des parcours professionnels, par exemple, ce qui signifie ne plus s'arc-bouter sur une défense exclusive de l'emploi dans l'entreprise.

Les alternatives proposées par le CE ou les syndicats sont-elles crédibles ?

Le débat sur les alternatives économiques au PSE est important car l'analyse de la direction peut être plus ou moins juste. La pression des actionnaires est tellement forte que des solutions intelligentes pour sauvegarder l'emploi peuvent être laissées de côté. Les experts du groupe Alpha sont tout à fait capables d'aider un CE à formuler une contre-proposition crédible. Enfin, quelle que soit l'issue du débat, celui-ci est important car il permet de convaincre les représentants du personnels du bien-fondé d'une éventuelle restructuration et les pousse à négocier sérieusement sur l'accompagnement des conséquences sociales.

Les technologies et les marchés évoluent rapidement. Une gestion prévisionnelle de l'emploi est-elle possible ?

Il faut rendre les salariés, les entreprises et même les élus locaux plus réactifs. La formation continue va prendre une importance croissante car il est difficile de prévoir l'évolution des métiers. Culture générale et polyvalence sont donc essentielles pour rebondir. Sur ce terrain aussi, les experts que nous sommes peuvent aider élus et syndicalistes à négocier des dispositifs de formation intelligents.

Les entreprises ont-elles saisi l'enjeu de la revitalisation des territoires ?

Elle est prévue par la loi de janvier 2005. Actuellement, certaines entreprises s'engagent, d'autres préfèrent payer deux fois le smic par poste de travail supprimé. Mais je crois à la pression de l'environnement social. Les directions d'entreprise sont très sensibles à leur image de marque et à la notation des cabinets spécialisés.

Votre groupe travaille à la fois avec les CE et avec les directions. Ce positionnement original ne crée-t-il pas une confusion des genres ?

Non. Secafi Alpha aide les CE à décrypter le bilan de l'entreprise et intervient sur les plans sociaux pour sauver l'emploi. Il conseille également les représentants du personnel pour reclasser les salariés victimes d'un plan social. De son côté, la Sodie aide les entreprises à revitaliser les territoires qu'elles abandonnent en faisant venir de nouvelles activités et en participant au reclassement des salariés. Ce sont deux savoir-faire différents, détenus par deux entités sociales séparées, qui s'adressent à deux clients distincts.

Auteur

  • Éric Béal