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Idées

Les tribulations d'un Italien en Chine

Idées | Culture | publié le : 01.01.2007 | S. F.

Excellente variation italo-chinoise du superbe Lost in Translation. L'obstination en plus.

Le film de Gianni Amelio devait s'intituler, en français, Il manque une étoile. Au dernier moment, il a été rebaptisé l'Étoile imaginaire. Peut-être l'une des étoiles du drapeau chinois censées représenter chacune la justice, l'égalité, la solidarité… comme le souffle Liu Hua, la jeune traductrice chinoise qui accompagne Vincenzo Bunoavolonta (émouvant Sergio Castellito) dans son périple à travers le pays. Peut-être aussi le sens à donner à la course à la modernité de cette Chine qui turbine sans relâche, allant même chercher jusqu'en Europe les outils de production qui lui font défaut.

Car c'est ainsi que commence le film. À Naples, des industriels chinois rachètent une aciérie et embarquent un haut-fourneau. Plutôt que de nous servir un discours moralisateur sur la mondialisation, Gianni Amelio se concentre sur le responsable de la maintenance. Détectant un défaut majeur dans le haut-fourneau susceptible de mettre les ouvriers en danger et n'écoutant que son éthique professionnelle, celui-ci se met en tête d'aller réparer la pièce défaillante.

Avec quatre écrous et des bouts d'acier, il entreprend un long voyage dans un pays auquel il ne comprend rien. « Ils te font un croche-pied mais t'aident à te relever », lui explique Liu, sa bonne étoile. Ce Don Quichotte ne fait que se relever tout au long de cet excellent film qui brosse un portrait saisissant de la Chine tout en évitant les poncifs.

L'Étoile imaginaire, de Gianni Amelio. Sortie le 24 janvier.

Auteur

  • S. F.