Et si les jeunes refusaient de payer les dettes de leurs aînés ! Depuis cet automne, ce scénario catastrophe, échafaudé par plusieurs essayistes de renom, a fait irruption dans le débat public. Non sans de solides arguments. Entre une dette publique qui a quintuplé depuis 1981 et le « trou » de la Sécurité sociale à combler, « les jeunes accepteront-ils de régler sans rechigner la facture d'un modèle social qui s'est construit à crédit sur leur dos ? » s'interroge Bernard Spitz, dans le Papy-Krach. D'autant que les « vieux », qui représenteront bientôt le tiers de l'électorat, ne les laisseront sans doute pas se désolidariser sans réagir. Dans un contexte marqué par la montée des individualismes, chaque génération serait ainsi prête à en découdre. Mais ce conflit en puissance ne doit pas masquer la frilosité de la classe politique comme des partenaires sociaux à engager les réformes nécessaires pour rebâtir le pacte générationnel d'une économie post-Trente Glorieuses. Et les réticences de l'opinion publique à les accepter…

3 500 euros,

c'est le budget dont dispose la Sorbonne par étudiant

60 000 euros,

c'est celui de Princeton

Source : Comment nous avons ruiné nos enfants, Patrick Artus et Marie-Paule Virard, éditions La Découverte.