logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Actu

La chambre sociale échoit à une pro du droit bancaire

Actu | Eux | publié le : 01.01.2007 | Éric Béal

Image

La chambre sociale échoit à une pro du droit bancaire

Crédit photo Éric Béal

Fin du suspense Quai de l'Horloge. Alors que certains familiers de la Cour de cassation pronostiquaient, faute de consensus, une prolongation de quelques mois du bail de Pierre Sargos à la tête de la chambre sociale, c'est finalement Évelyne Collomp, conseillère à la chambre commerciale, économique et financière, qui l'a emporté, aux dépens des deux candidats de la chambre sociale, Pierre Bailly et Marie-France Mazars, cette dernière bénéficiant pourtant du soutien affiché de Guy Canivet, premier président de la Cour de cassation, et de Philippe Waquet, ancien doyen et figure emblématique de la chambre sociale. Même si la présidence échappe, depuis vingt ans, aux spécialistes du droit du travail, le choix du Conseil supérieur de la magistrature étonne. Civiliste de formation, l'heureuse élue s'était taillé une solide réputation dans le droit bancaire depuis son arrivée à la chambre commerciale. Elle-même s'avoue surprise d'avoir été choisie « au détriment de spécialistes plus aptes en matière de contentieux social ». Une preuve de modestie pour cette juge d'apparence discrète, que Daniel Tricot, président de la chambre commerciale, décrit comme « une juriste très vive d'esprit, dotée d'une grande force de travail et d'un grand sens de l'humour ».

Et d'une certaine ambition, puisque sa candidature à une présidence de chambre dormait depuis deux ans dans les tiroirs. « Je l'avais présentée à l'occasion du renouvellement de la deuxième chambre civile. Mais j'ai l'esprit tranquille. Je ne suis pour rien dans cette situation », indique cette mère de trois enfants qui entame ses journées de travail à 5 heures du matin. Elle aura besoin de cette sérénité. Car son profil de spécialiste du contentieux des affaires dérange. « C'est un signe favorable adressé aux milieux patronaux », estime l'avocat Michel Henry. Ou, selon d'autres, une façon d'apaiser les tensions entre conseillers « proemployeurs » et « prosalariés ». La chambre sociale est, en effet, connue pour son climat passionné. « Contrairement aux autres chambres où une grande partie des décisions fait consensus, il n'est pas rare que l'on soit obligé de voter en chambre plénière », note un observateur.

Le remplacement concomitant du doyen Yves Chagny par Marie-France Mazars pourrait faciliter l'entrée en fonction d'Évelyne Collomp, qui souhaite calmer le jeu entre les conseillers de manière à gérer plus efficacement les 8 000 dossiers traités chaque année par la chambre sociale.

ÉVELYNE COLLOMP

61 ans.

1966

Auditeur de justice.

1972

Juge des enfants au tribunal de grande instance de Vannes.

1982

Vice-présidente du tribunal de grande instance d'Orléans.

1989

Conseillère à la cour d'appel de Paris.

1995

Présidente de chambre à la cour d'appel de Paris.

1999

Conseillère à la Cour de cassation, chambre commerciale, économique et financière.

Auteur

  • Éric Béal