Pour éviter le pire en 2008, une majorité d'organisations syndicales ont choisi de soutenir la réforme du régime spécial des retraites de la Banque de France, proposée mi-novembre par le gouverneur et destinée à entrer en vigueur le 1^er avril 2007. « Plutôt que de voir notre régime remis à plat avec tous les régimes spéciaux en 2008, nous avons fait le choix d'accepter la réforme », explique le SNABF, premier syndicat (autonome) des agents. « Nous garantissons la pérennité et l'autonomie financière du système », renchérit-on à la CFDT signataire.

Alors que la caisse de retraite de la Banque de France était confrontée à un défaut de couverture de ses engagements, évalué à 6,6 milliards d'euros en 2005, l'État a accepté de renoncer à une partie des bénéfices de la banque pour provisionner sur « huit à dix ans » les droits passés. Une « dotation annuelle » au régime permettrait de financer les nouveaux droits.

Pour Denis Durand, de la CGT, en revanche, cette réforme n'apporte « aucune garantie car le gouverneur a déjà prévenu que toute modification future des pensions des fonctionnaires s'appliquerait à celles de la banque ». Elle risque aussi d'« encourager le gouvernement à frapper fort sur les autres régimes en 2008 ». Car la consolidation financière proposée s'accompagne de contreparties. En transposant les règles de la fonction publique à la banque, le projet induit un allongement progressif de la durée de cotisation pour un départ à taux plein de 37,5 ans à 40 ans d'ici à 2011 et 41 ans en 2013, sous peine d'une décote pouvant atteindre 25 %. La pension resterait calculée sur le traitement acquis des six derniers mois d'activité. Reste à voir si la réforme sera du goût des personnels que le SNABF et la CGT souhaitent consulter. À charge pour les signataires de leur faire avaler la pilule…