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Le journal des ressources humaines

Les universités technologiques votent Shanghai

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.12.2006 | Valérie Devillechabrolle

L'antenne chinoise des universités de technologie veut former des managers pour ses partenaires industriels locaux.

Après l'École centrale et ParisTech, les universités de technologie mettent le cap sur la Chine ! Le réseau des universités technologiques de Compiègne, Troyes et Belfort-Montbéliard a inauguré, le 5 novembre, la nouvelle Université de technologie sino-européenne de Shanghai (Utseus). Fruit d'un partenariat avec l'université de Shanghai, l'antenne accueille cet automne sa deuxième promotion : 180 étudiants chinois « recrutés au niveau de la mention bien du baccalauréat », précise Bruno Jarry, le coordinateur du projet. L'objectif est de « répondre aux préoccupations de nos partenaires industriels », explique Renan Stephan, président de l'université de Compiègne. Pour 15 000 yuans par an (1 500 euros), « un montant trois fois plus élevé que dans une université traditionnelle », ces étudiants vont s'initier aux « méthodes de travail occidentales », notamment en faisant des stages en entreprise.

Pour les multinationales, confrontées à un déficit de cadres qualifiés, l'acquisition de cette expérience professionnelle constitue un véritable atout. « L'enseignement traditionnel chinois est encore théorique et conceptuel », décrypte Jian Lu, ancien directeur du département d'ingénierie mécanique de l'UT de Troyes, à l'origine du projet. « Nous avons besoin de managers capables de prendre le relais de nos expatriés », confirme Gérard Laigroz, délégué général de Saint-Gobain en Chine. Après deux ans de tronc commun et une spécialisation en troisième année (génie biologique, informatique ou sciences des matériaux), les futurs ingénieurs chinois ont vocation à finir leurs deux dernières années d'études dans l'une des neuf universités européennes (dont l'université de Cranfield, au Royaume-Uni) partenaires du projet. En échange, l'Utseus accueillera à partir de 2008 une centaine d'étudiants français ou européens pendant deux ans pour qu'ils se familiarisent avec le milieu industriel chinois.

Prochaine étape de ce partenariat, la création d'un laboratoire de recherche commun. « Ce sera la seule façon de s'implanter durablement sur ce marché et de pérenniser l'antenne », prévient Christian Lerminiaux, le président de l'UT de Troyes. Les universités technologiques n'ont pas l'intention de s'arrêter en si bon chemin. Les trois UT travaillent en effet à la création d'une université technologique franco-chilienne, à Valparaiso, qui pourrait voir le jour au printemps 2007.

Auteur

  • Valérie Devillechabrolle