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Le journal des ressources humaines

“La charte des stages reste insuffisante”

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.11.2006 | Sarah Delattre

Pierre Aliphat, directeur de l'École supérieure d'informatique électronique automatique, propose d'évaluer les stages de fin d'études et lance le label Qualité stage.

En quoi consiste le label Qualité stage dont vous proposez la création ?

Je souhaite mettre en place un système de notation des entreprises de plus de 500 salariés qui reçoivent des étudiants en stage pour établir un palmarès des meilleures pratiques. Les étudiants, en bac + 3 à bac + 5, seraient chargés d'évaluer leurs stages de fin d'études en fonction de critères comme le taux d'insertion professionnelle, la rémunération pendant la période de stage, mais aussi l'encadrement, les formations proposées durant le stage, etc.

Pourquoi lancer ce dispositif alors que le gouvernement a édicté une charte pour mieux encadrer les stages ?

Cette charte devrait limiter certains abus, mais elle reste insuffisante.

Dans le secteur informatique, par exemple, où les entreprises se comportent généralement bien du fait d'un marché de l'emploi favorable aux étudiants, quelques SSII postent le stagiaire chez le client et facturent sa prestation au même prix que celle d'un ingénieur junior sans l'en avertir pour autant. La charte ne permet pas de lutter contre cette sorte de procédé. Notre école refuse dorénavant de signer des conventions avec une dizaine d'entreprises peu scrupuleuses – à mettre en regard de nos 3 000 partenaires. Deux tiers de nos étudiants se voient proposer un poste dans l'entreprise dans laquelle ils ont effectué leur stage. Cela prouve bien que cette composante de la formation constitue un véritable tremplin vers l'emploi. D'où la nécessité d'en avoir une saine utilisation et de mettre à l'honneur les entreprises qui mènent à bien leur mission pédagogique.

Comment comptez-vous promouvoir ce label ?

J'ai abandonné la piste ministérielle, difficile à mobiliser. En tant que président de la commission formation de la Conférence des grandes écoles, je compte m'adosser à elle et créer un observatoire chargé d'analyser les évaluations de nos étudiants et faire la promotion du label au sein de notre réseau constitué de 180 grandes écoles. Nous allons également proposer aux universités de diffuser ce système de notation auprès de leurs étudiants.

Auteur

  • Sarah Delattre