La direction et l'ensemble des syndicats du groupe européen d'aéronautique et de défense EADS se sont mis d'accord, fin septembre, pour remettre de l'ordre dans leur régime de prévoyance collective. Confrontée au déficit financier de plusieurs éléments constitutifs de ce système (les arrêts maladie des non-cadres et les frais de santé des cadres en particulier), la direction du groupe a, en effet, accepté de pérenniser ce dispositif collectif obligatoire, sous réserve de « responsabiliser les salariés et de retrouver des marges de manœuvre », explique Frédéric Agenet, le directeur des ressources humaines d'EADS France.

Conséquence, l'accord applicable d'ici à 2007 à quelque 15 000 salariés du groupe organise désormais une stricte séparation des comptes pour chacun des trois risques (décès-invalidité, arrêts maladie et frais de santé) afin d'en « faciliter la lisibilité par les salariés », précise le DRH. En contrepartie, la direction a accepté non seulement de maintenir un pilotage « paritaire » du dispositif, mais surtout de « ne pas geler sa participation financière », se félicite Philippe Fraysse, de Force ouvrière. A fortiori dans un contexte de désengagement progressif de la Sécurité sociale des régimes complémentaires.

En parallèle, l'accord, qui a laissé inchangées les garanties, a ajusté, rétroactivement au 1^er janvier 2006, les cotisations de façon à rétablir l'équilibre des comptes. « Cela représentera un surcoût annuel de 30 euros pour un salaire mensuel de 2 000 euros », a calculé Jean-Marie Peeters, le négociateur de la CFDT. Aux yeux de la direction d'EADS, ce retour à l'équilibre est en effet indispensable pour aborder le véritable « objectif politique » – et prochaine étape – de cette négociation : l'harmonisation des dispositifs entre cadres et non-cadres…