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Le journal des ressources humaines

Ecce adopte la VAE

Le journal des ressources humaines | Formation | publié le : 01.10.2006 | Anne-Cécile Geoffroy

Pour aider ses salariés touchés par un plan social et accompagner ceux qui restent, l'entreprise de prêt-à-porter Ecce mise sur la validation des acquis de l'expérience.

L'industrie du textile n'en finit pas de se restructurer. Ecce, petite entreprise de prêt-à-porter de luxe, ne déroge pas à la règle. La société travaille avec des maisons comme Kenzo, Givenchy ou Azzaro. Son usine, implantée à Poix-du-Nord, à 30 kilomètres de Valenciennes, emploie une centaine de salariées et sort tout juste d'un plan social. « En 2003, Ecce a perdu la licence Yves Saint Laurent. Nous avons dû licencier 140 personnes », raconte Jean-Damien Waquet, le directeur général. Un vrai coup dur pour les ouvrières, qui n'ont connu, pour la plupart, que les ateliers d'Ecce. « Je suis entrée à l'usine il y a vingt ans, sans diplôme, raconte Marie-Christine, 42 ans. J'ai tout appris sur le tas. Après le plan social, en 2003, j'avais besoin de valider mes compétences dans ce métier, même si je sais que le secteur est sinistré. »

À l'époque, les salariées avaient négocié un accord de méthode qui incluait la mise en place d'un dispositif de VAE accessible aux salariées licenciées mais aussi à celles qui restaient dans l'entreprise. « J'étais très réticent car ce processus de validation s'accommodait mal de l'urgence du plan social, explique Jean-Damien Waquet. Maintenant que nous en sommes sortis, la VAE apparaît comme un bon outil d'anticipation sociale. » Au chevet de l'entreprise depuis trois ans, le cabinet Algoé Consultants a été chargé de mettre en route le dispositif. « Les salariées avaient la tête ailleurs au moment du PSE et toutes l'assimilaient à de la formation, se souvient Yann-Firmin Herriou, manager chez Algoé Consultants. Le dispositif de validation des acquis a réellement commencé en février dernier. » Sur la centaine de salariées intéressées, Algoé a identifié dans un premier temps 17 personnes pour qui la VAE avait un sens. De février à juin, les consultants d'Algoé ont accompagné les candidates dans l'élaboration de leur dossier à raison de deux à trois heures par semaine, pris sur le temps de travail. « Nous avons aussi contacté l'Afpa et les Greta pour identifier les diplômes ou les certifications adéquats », ajoute le consultant. Finalement, les 17 candidates retenues ont décroché un CAP de prêt-à-porter, un BEP de confection ou un certificat d'agent de fabrication industrielle. Six d'entre elles se sont d'ailleurs reconverties et travaillent aujourd'hui dans l'industrie automobile, ajoute le directeur général. D'autres dossiers de validation devraient suivre car l'entreprise doit encore licencier.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy