Une patronne de presse tyrannise ses assistantes dans une satire amusante de l'univers de la mode.
Jusqu'où aller pour avoir un joli CV, voir toutes les portes s'ouvrir et faire une belle carrière ? En décrochant le poste d'assistante de Miranda Priestly, la rédactrice en chef de Runway, le magazine de mode new-yorkais le plus prestigieux et hype de la planète, Andrea, qui envisage ce job comme un tremplin vers le journalisme, va devoir mesurer sa capacité de résistance. Car le job « pour lequel 1 million de filles tueraient » suppose de travailler avec un spécimen de patronne sadique que même Christophe Dejours (Souffrance en France) et Marie-France Hirigoyen (Le Harcèlement moral) n'imagineraient pas dans leurs pires cauchemars.
La grande prêtresse qui fait et défait les tendances vire plus vite que son ombre, humilie, tyrannise mais, surtout, place le travail en tête de portant. À mi-chemin entre My Fair Lady et Pretty Woman, le réalisateur, David-Frankel, métamorphose la banale Andrea (Anne Hathaway) et ses fringues de mamie – lors de son recrutement, on lui demande si elle vient pour une séance de relooking avant/après – en icône hypersapée. La jeune fille se prend au jeu, bosse jour et nuit, délaisse boyfriend, amis et famille et commence à se reconnaître en Miranda Cruella d'enfer (excellente Meryl Streep qui n'en fait jamais trop).
Le dénouement est cousu de fil blanc mais la comédie, servie par de bons comédiens, une bande-son enlevée, des tenues glamour et des dialogues fielleux à foison se laisse regarder.
Le diable s'habille en Prada. Film de David Frankel. Sortie le 27 septembre 2006.