La revue des ingénieurs du corps des Mines sintéresse, dans sa dernière livraison, à un sujet inhabituel : la placardisation. Deux professeurs, François Grima et Renaud Muller, ont mené lenquête auprès de victimes de cette pratique. Certes, il existe deux formes de placards. La première est celle, protective, de la « bulle » : la mise à lécart est une façon de ne pas mettre à la porte quelquun qui aura du mal à se reclasser. Mais le placard est plus souvent une volonté de destruction de lindividu, soulignent-ils. En concluant que, dans tous les cas, la capacité de réaction du salarié est très relative.
Comment la révolution de la qualité qui a affecté le monde de la grande entreprise depuis le milieu des années 70 peut-elle concerner l'artisanat, qui représente 30 % du tissu entrepreneurial français ? Pour répondre à cette question, Sophie Boutillier a mené une enquête dans une douzaine dentreprises artisanales du Nord-Pas-de-Calais. Aucune dentre elles na engagé une démarche qualité au sens institutionnel du terme. Mais ce serait une erreur den conclure que cette dimension est absente de lunivers de la TPE : bien au contraire, le concept figure au cœur de la stratégie de ces entreprises. Ce qui conduit lauteur à élaborer la notion de qualité informelle, fruit de petites modifications réalisées parfois dans l'urgence. Un processus où le dirigeant joue un rôle central.
Riche menu pour cette publication qui accueille les spécialistes français de la gestion. Rachel Beaujolin-Bellet, Frédéric Bruggeman et Dominique Paucard reviennent sur la problématique des restructurations et de la gestion des plans sociaux. Ils mettent en évidence le triple déséquilibre de préparation, de compétences et de ressources, mais aussi de pouvoir de la relation entre directions et représentants syndicaux. Les institutions représentatives du personnel ont des moyens daction dont leffet est de rendre plus acceptable socialement la décision. Les auteurs plaident pour passer de ce système, où lacceptabilité sociale « se construit au forceps », à un système où cette acceptabilité « se construirait en amont de la mise en œuvre des décisions ».
La revue cédétiste se fait lécho d'une table ronde entre syndicalistes, chercheurs et représentants des jeunes sur le problème de linsertion dans lemploi. Dominique Méda rappelle notamment que la principale difficulté se rencontre au niveau des 160 000 jeunes qui sortent chaque année du système éducatif sans diplôme mais aussi chez d'autres catégories de non-qualifiés, comme les filières universitaires générales ou les 30 % de diplômés du supérieur commençant leur vie professionnelle à des postes sans rapport avec leur qualification. Ce qui justifie plus que jamais que lon donne priorité à la formation en privilégiant les élèves les plus fragiles.