Reprise ou sauvetage d'entreprise, essaimage, la formule coopérative s'avère multiusage.
Les Scop, ces entreprises dont les salariés détiennent le capital, seraient-elles la panacée contre le chômage ? Le ministre de l'Emploi, Jean-Louis Borloo, qui a signé cet été un accord avec la confédération générale des Scop (CG Scop), compte, en tout cas, beaucoup sur elles pour développer les services à la personne. « Mais les 1 700 Scop, qui emploient plus de 36 000 personnes, ont bien d'autres charmes », fait valoir Patrick Lenancker, le président de CG Scop. Le statut coopératif pourrait faciliter la reprise de milliers de PME dont les dirigeants souhaitent passer la main. Des pépites qui font aussi saliver les fonds d'investissement.
En outre, le statut de Scop intéresse de plus en plus les grands groupes qui font de l'essaimage. Des équipes complètes pourraient voler de leurs propres ailes en choisissant cette formule qui nécessite moins de fonds propres au démarrage. Enfin, des entreprises en difficulté pourraient connaître une seconde vie. Loin d'être insensibles à ces arguments, certaines régions abondent les fonds propres des Scop qui se créent sur leur territoire. C'est le cas en Poitou-Charentes.
Une formule de garantie de risque est aussi à l'étude afin que ceux qui se jettent à l'eau ne perdent pas à la fois leur emploi et leurs économies en cas d'échec. Ce qui arrive lorsque des salariés désespérés par la faillite de leur entreprise créent une coopérative pour la racheter alors même qu'elle n'est plus viable.