C'est difficile pour un salarié de passer du statut d'employé à celui de coopérateur. L'aventure est passionnante, mais elle induit aussi un changement profond de mentalité. Ce n'est pas naturel d'investir financièrement dans son entreprise et d'intégrer un mode de fonctionnement participatif quand la règle générale est plutôt celle de la compétition », explique Patrick Lenancker, le président de la Confédération générale des Scop. De fait, devenir coopérateur ne s'improvise pas. Pour aider ses 1 700 adhérents et leurs 36 000 salariés à entrer dans la peau d'un coopérateur heureux, la Confédération générale des Scop, l'instance nationale de représentation des sociétés coopératives de production, propose depuis quatre ans un cycle de trois formations.
Organisés dans le cadre d'une action de soutien à la création ou à la reprise d'entreprise sous forme coopérative, les trois cursus, d'une durée totale de vingt et un jours, mettent l'accent sur le statut juridique propre aux Scop. Au menu : le mode de gouvernance de ces entreprises, mais aussi des informations pratiques sur les droits et devoirs des coopérateurs et sur le fonctionnement du réseau animé par la CG Scop. Des rencontres sont organisées avec des salariés coopérateurs de différents secteurs et comportent des travaux de groupes qui portent sur des situations concrètes comme l'intégration d'un stagiaire dans ces structures. « Nous apprenons aussi des notions d'économie, de droit, de finance, qui sont indispensables pour participer à la gestion d'une entreprise. En fin de module nous faisons un bref exposé. J'ai choisi comme thème la présentation en assemblée générale d'un compte de résultat », raconte Fabienne Dandi, secrétaire comptable et gérante de CMM, pour Chaudronnerie Métallerie méditerranéenne, une Scop de neuf salariés dont huit coopérateurs à La Seyne-sur-Mer. Fabienne Dandi a pour le moment suivi le premier module de formation, dont l'objectif est une initiation à ces thématiques. Le deuxième vise à leur approfondissement et le dernier à la transmission des savoirs acquis dans les deux premières sessions. La formation est dispensée par les trois formateurs de la CG Scop et les 75 délégués des unions régionales des Scop. Le coût, 1 500 euros, est pris en charge par le fonds mutualisé des Scop. Cette formation n'est pas obligatoire pour créer une Scop mais s'avère un atout décisif pour réussir. Depuis 2002, 1 900 salariés ont suivi ces parcours de professionnalisation.
