Audacieux, Antoine Lyon-Caen a choisi de lancer une nouvelle revue consacrée au droit du travail juste avant les départs en congé des salariés. Lui attribuant trois fonctions : informer, bien sûr, partager des savoirs et « susciter réflexions et réactions ». Objectif atteint avec cette première livraison où Antoine Lyon-Caen lui-même signe une des meilleures contributions, sur la notion encore sujette à bien des interprétations de « à travail égal, salaire égal ». Le professeur ne lui reconnaît qu'un seul apport manifeste : « l'impératif dit d'objectivité » qui demande que soient explicitées les entorses à cette règle. À lire aussi, le retour sur une « nouveauté » de l'arsenal du droit du travail qui fait toujours débat : les dispositions antiharcèlement. Des débuts prometteurs.
Face la concurrence, Droit social ne baisse pas la garde. Son numéro d'été porte sur la sécurité juridique en droit du travail. C'est le professeur Bernard Teyssié qui se charge d'éclairer le concept, constatant que « le droit du travail offre le spectacle d'une insécurité juridique de degré élevé ». Professeur à Assas, Patrick Morvan montre que ce principe, né dans les droits européens, a été « importé » en droit privé. La sécurité juridique existe cependant dans les relations du travail, note Françoise Favennec-Héry, mais c'est en quelque sorte l'apanage du droit conventionnel. Ce qui est loin de tout régler comme l'illustre son article.
Un des articles publiés dans la revue dirigée par Jean-Marie Doublet pose cette question interpellante : « le DRH, un homme de pouvoir ? ». Pas forcément, estiment Franck Barès et Christophe Cornolti, qui soulignent la multiplicité des rôles et des statuts accordés au DRH : un « marginal sécant », cantonné à des fonctions d'interface, un « expert » ou encore un « acteur réticulaire isolé, dont la marge de manœuvre est limitée ». Bref, la réponse à la question serait plutôt : de moins en moins homme de pouvoir, et cela est regrettable, allant même jusqu'à jouer les boucs émissaires lorsqu'il s'agit de mettre en place des plans sociaux l'incluant !
Le papy-boom s'impose à la plupart des grands pays industrialisés. Mais aucun n'est aussi avancé dans le processus que le Japon. Évelyne Dourille-Feer, spécialiste de ce pays au Cepii, a donc pénétré dans ce « laboratoire mondial du vieillissement ».
Elle recense toutes les mesures prises par l'État pour préparer l'avenir, dès les années 80. Depuis une vingtaine d'années, le secteur public japonais a enclenché des réformes graduelles des institutions, tant au niveau de la protection sociale que du marché du travail. Un nouveau modèle serait en train d'émerger, centré sur la recherche du bien-être personnel plus que sur la productivité à tout prix. Conclusion optimiste de l'auteur : « Le fardeau du vieillissement est en passe de se transformer en dynamique d'innovation et de consommation. »
