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La vigie CFDT sur la fusion Mittal-Arcelor

Actu | Eux | publié le : 01.09.2006 | Jean-Paul Coulange

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La vigie CFDT sur la fusion Mittal-Arcelor

Crédit photo Jean-Paul Coulange

Sur les plages du sud de l'Espagne, le portable d'Édouard Martin est resté allumé tout l'été. Le représentant CFDT au comité européen d'Arcelor était prêt à sauter dans le premier avion pour rentrer dare-dare en France. Pronostiquant le départ de Guy Dollé, le président français d'Arcelor, opposant notoire à la fusion avec Mittal, effectivement remplacé début août par Roland Junck, ancien directeur général d'Arcelor, il s'était préparé à la convocation d'un comité restreint. Une instance comprenant 16 salariés de toutes nationalités, dont 4 Français, où il est entré, au titre de la CFDT, mi-juin, juste après l'annonce de l'alliance, avortée, entre Arcelor et le russe Severstal et avant l'accord scellé entre le groupe sidérurgique européen et l'indien Mittal. « Une fusion qui s'est faite dans le dos des salariés », commente ce militant de 43 ans, entré à 15 ans au centre d'apprentissage de Sollac, sur les traces de son père, un métallo espagnol débarqué en Lorraine au début des années 60.

Cinq ans après son arrivée au laminoir à chaud de Florange, en 1981 – « je fais partie de la génération des plans sociaux », rappelle-t-il –, Édouard Martin prend sa carte à la CFDT, organisation, à l'époque majoritaire, « où l'on pouvait débattre ». Élu délégué du personnel en 1989, membre du comité d'entreprise, puis secrétaire du Syndicat de la sidérurgie lorraine, il fait un court passage entre 2004 et fin 2005 au siège parisien de la Fédération CFDT de la métallurgie avant de revenir en Lorraine. Quelques jours avant que Mittal lance son offre publique d'achat sur Arcelor. Autant dire qu'Édouard Martin ne va pas chômer dans les mois à venir. Dans l'attente de connaître le plan industriel du nouvel actionnaire, il n'éprouve pas d'inquiétudes majeures pour les principaux sites européens d'Arcelor. À commencer par la France, où Mittal est présent depuis 1999 et emploie 1 500 personnes, à Bourg-en-Bresse et Gandrange, en Moselle. « Il n'y a pas eu de drame social, et même si Mittal a peu investi, il y a eu des embauches. » Mais, en revanche, en Pologne ou en Roumanie, « cela risque d'être la loi de la jungle ».

Entre le modèle industriel Arcelor, plus orienté vers la valeur ajoutée que vers les volumes, et celui de Mittal, sa religion est faite. C'est ce qu'il compte rappeler en septembre, lors du premier comité restreint de l'ère Mittal. Mais, dans l'immédiat, il se préoccupe surtout de la pérennité du modèle social Arcelor, bâti, pierre par pierre, avec l'aide de la Fédération européenne de la métallurgie.

ÉDOUARD MARTIN

Représentant CFDT au comité d'entreprise européen et au comité restreint d'Arcelor, 43 ans.

1978

Apprenti chez Sollac.

1981

Embauche au laminoir à chaud de Florange.

1986

Adhère à la CFDT.

2004-2005

Passage à la FGMM CFDT.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange