GrandOptical fait les yeux doux aux quinquagénaires. Pour s'attirer les faveurs des seniors, consommateurs de lunettes à forte valeur ajoutée, l'enseigne recherche des employés de plus de 45 ans. « La presbytie nécessite la fabrication de verres correctifs plus coûteux », observe Jacques-Denis Latournerie, directeur du développement des RH. Or qui mieux qu'un senior peut comprendre les besoins d'un senior. Actuellement, 50 % des collaborateurs ont moins de 30 ans. L'objectif est de recruter entre 15 et 20 % de fifties sur les 200 embauches annuelles en CDI. »

Depuis 2005, une quarantaine de vendeurs et d'opticiens âgés de 48 ans en moyenne ont renforcé les rangs de l'enseigne qui emploie 1 450 salariés. Ce recrutement diversifié implique une gestion de carrière adaptée aux aspirations de ces profils plus expérimentés. « Certains vont vouloir progresser plus rapidement », estime Jacques-Denis Latournerie. Mais le nombre de lignes hiérarchiques étant restreint, les perspectives d'évolution sont limitées. GrandOptical cherche donc à favoriser la polyvalence et à développer les passerelles entre les différents métiers (fabrication, optique, vente, etc.).

En amont, la direction souhaite éviter les conflits intergénérationnels grâce à des formations courtes adressées à l'ensemble des salariés. En outre, un parrain facilite l'intégration des seniors dans les équipes. Et les plus inexpérimentées des recrues bénéficient d'un stage technique en alternance sur six mois. « Ils ont bousculé nos méthodes de formation », observe Jacques-Denis Latournerie. Les résultats n'ont pas tardé. Les clients des vendeurs seniors réalisent un achat de 3 à 10 % supérieur à la moyenne. Chez l'opticien, les quinquas sont donc promis à un bel avenir.